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garantie de présence et de solidarité, et à défaut du paiement par le susdit, nous serons obligé de l’effectuer de notre part ; et ce pour faire foi.

Le cheik du village,

(Cachet.) IBRAHIM CHEEB.

S’est présenté Mohamed el Nouéhi susnommé, et a déclaré devoir la somme de vingt-sept mille et quinze piastres au tarif susmentionnée, après-lecture à lui faite du présent ; de même Ibrahim Chééb a déclaré avoir garanti pour cela (la somme), et ce pour légalisation.

Le suppléant du mehkémé de Bectares.

(Cachet.)

(Endossement.). -

Payé à l’ordre de M. Ibrahim Daoud la somme ci-contre, valeur reçue en espèces.

Le 2 Ramadan 1291.

(Signé) GREIS STEPHANOS. Pour traduction conforme,

Ismaïlia, le 24 javier 1877.

L’interprète, J.-N. CAMUS.


IV

On voit donc que les colonies européennes avaient de sérieuses raisons pour combattre l’établissement d’un régime régulier en Égypte. Leur opposition était aussi inévitable que celle de la classe dominante turque ; elle avait la même origine et les menées mobiles. Malheureusement, le corps consulaire devait être entraîné à faire cause commune avec elles, non-seulement par intérêt, mais par vanité personnelle. Jusqu’à la création du ministère Nubar, les consuls généraux étaient tout-puissans en Égypte ; le khédive tremblait devant eux ; leur autorité était souveraine comme la force des gouvernemens qu’ils représentaient. Les plus infimes d’entre eux partageaient le prestige qui enveloppait le corps tout entier. Ils pouvaient parler haut, sûrs d’être toujours écoutés et presque toujours obéis. L’usage qu’ils ont fait de cette autorité a-t-il été constamment bon, juste, utile aux intérêts de leurs pays respectifs ? Non sans doute. Le pouvoir absolu produit partout les mêmes effets ; qu’il soit exercé par un vice-roi ou par un consul général, il aboutit fatalement à de fâcheuses conséquences. Ce sujet est trop brûlant pour que nous y insistions ; mais ceux qui connaissent l’Égypte et l’Orient tout entier savent quels sont les inconvéniens du régime consulaire. Quoi qu’il en soit, la nomination de ministres européens qui rejetait, sinon au second plan, du moins à l’extrémité du premier les consuls