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Je te dédaigne, ô terre à l’étroit horizon ;
Ta montagne au front dur me semble une muraille,
Dans tes noires forêts comme en une prison
Mon cœur ailé défaille.

Ouvre-toi, mer : au loin je veux, audacieux,
Courir, comme au soleil courent tes flots de flamme.
Et le double infini de ton onde et des cieux
N’est pas trop pour mon âme.

Qu’il est doux de pouvoir sans regret s’élancer,
D’être libre, de voir l’horizon vous sourire,
D’aller sans retourner la tête, et de se dire :
Vivre, c’est avancer !


M. Guyau.