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Diverses formes de gouvernement. Caractère rationnel et philosophique du gouvernement républicain; ses avantages, ses difficultés, qualités particulières qu’il exige des citoyens et des gouvernans. — Organisation du pouvoir judiciaire. De la pénalité et de son fondement social. — Organisation de la force militaire. Armées défensives et armées offensives. Avantages et défauts possibles des armées démocratiques; nécessité croissante de la discipline militaire dans les pays libres; devoirs du soldat. De l’évolution des gouvernemens; des révolutions, de leurs causes, de leurs inconvéniens, des moyens de les éviter sous le régime du suffrage universel. — Étude de la constitution française: chambre des députés, sénat, président, ministres; leurs attributions; moyens d’action réservés aux citoyens; principes du droit constitutionnel français. — Ces questions devraient être étudiées à un point de vue historique et critique, non doctrinaire. On s’attacherait ici encore à montrer aux jeunes gens les difficultés des questions et à les prémunir contre les solutions trop simples des utopistes. L’ignorance seule est présomptueuse: elle trouve tout aisé et croit avoir remède à tout; la science est modeste, elle étudie longuement et difficilement les choses qui paraissaient faciles; elle voit le pour et le contre ; elle a une vertu d’apaisement pour l’esprit : par cela même elle exercerait une salutaire influence sur notre vive jeunesse française. Ceux qui espèrent maintenir la jeunesse dans le calme en faisant le silence sur des questions du dehors et sur les luttes auxquelles elle prendra part le lendemain, sont aussi aveugles que ceux qui espèrent maintenir les peuples modernes dans le statu quo en ne leur apprenant ni à lire, ni à écrire. « N’essayons, a dit M. Du Bois-Reymond, ni de nier, ni d’enrayer la révolution qui se fait dans les idées et les institutions : ce serait imiter l’autruche qui se cache la tête dans le sable. »

Nous arrivons à la dernière partie du cours de philosophie : la métaphysique. Il en est qui dédaignent à tort cette étude obscure et ardue et qui veulent maintenir l’enseignement près de terre. C’est cependant, comme on l’a dit plus d’une fois, un exercice salutaire pour les jeunes esprits que de leur faire gravir les hauteurs, respirer l’air des sommets et la senteur des sapins, fouler du pied ces hauts glaciers qui semblent d’abord stériles et d’où, avec les grands fleuves, descend la vie. Il ne faut pas plus reprocher quelque vague ou quelque obscurité au métaphysicien qu’on ne reproche au voyageur gravissant une montagne de traverser sur sa route un brouillard ou un nuage : l’essentiel est qu’on voie émerger de la brume les pics lumineux. — D’autres veulent bien conserver l’étude de la métaphysique, mais ils la renvoient aux facultés. Ceux-là oublient que le professeur n’est pas obligé à donner