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Page:Revue des Deux Mondes - 1880 - tome 41.djvu/913

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On donne à ces régions le nom de centres. Rien ne les révèle à l’extérieur : ce n’est qu’au microscope qu’on peut reconnaître la présence d’amas limités de cellules, appelés « nids » par Betz, cellules plus grosses et plus volumineuses qu’en toute autre partie du cerveau. Il existe un certain nombre de ces centres ayant chacun leur fonction spéciale et distincte, qui s’accuse d’autant mieux que l’on électrise leur milieu ; sur les parties périphériques il arrive souvent que le courant électrique diffuse légèrement et aille irriter la zone voisine, d’où la production de mouvemens plus nombreux et plus compliqués, aptes à masquer la fonction réelle et propre du centre que l’on veut exciter. Ici l’électrisation provoque des mouvemens de la jambe, du côté opposé, par suite de l’action croisée des hémisphères cérébraux qu’il faut toujours avoir présente à la mémoire ; — elle se meut comme pour marcher, pour s’avancer ; le mouvement peut débuter par le pied et s’y limiter, ou encore être circonscrit aux orteils. D’autres fois on observe des mouvemens plus complexes, et nécessitant la mise en action d’un nombre considérable de muscles : il semble que l’animal veuille se gratter la poitrine ou presser contre elle quelque objet qu’il aurait ramassé à terre.

Là, les mouvemens provoqués sont tout autres : c’est le bras, ou l’avant-bras, ou la main qui se meuvent en divers sens, dans des directions opposées et vers des buts différens ; tantôt il y a des mouvemens d’ensemble, tels que les nécessite la natation, par exemple ; tantôt ils sont limités, comme pour la préhension. Les doigts peuvent se serrer avec force comme pour retenir un objet, ou s’étendre vivement en s’écartant. Il est très probable que ces mouvemens, produits par l’excitation d’un seul et même centre, pourraient être différenciés et isolés, si nous disposions d’instrumens assez parfaits pour que la diffusion des courans n’existât pas ; il doit y avoir dans ces centres présidant aux divers mouvemens dont un membre est susceptible, un certain nombre de petits centres, limités, mais très rapprochés les uns des autres, préposés à l’exécution d’un seul mouvement ou à la mise en action d’un seul muscle ; l’imperfection de nos procédés ne nous permet pas encore de mettre en évidence les subdivisions fonctionnelles.

D’autres centres président aux mouvemens des yeux, des oreilles, des narines, des lèvres du cou, du tronc ; nous n’y insisterons pas Remarquons toutefois que l’excitation de ces derniers centres, pas plus que celle des centres brachial ou crural, ne donne lieu à des mouvemens simples : presque toujours il y a mise en action d’un groupe de muscles et non d’un seul. L’explication est sans doute la même que celle que nous venons de donner pour