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CINQUANTE ANNÉES
D’HISTOIRE CONTEMPORAINE
MONSIEUR THIERS

IV.[1]
LA RÉVOLUTION DU 24 FÉVRIER 1848. — M. THIERS ET LA SECONDE RÉPUBLIQUE EN FRANCE.

A voir les choses dans la pleine lumière de l’histoire, avec leur caractère et leur suite, après plus de trente années révolues, on peut dire que la révolution du 24 février 1848 a été une des plus malencontreuses aventures d’un siècle qui a vu pourtant bien des aventures. C’était la destinée de la monarchie de juillet frappée à mort dans cette journée appelée « funeste» par M. Thiers, de périr pour des fautes ou des erreurs de conduite qui n’avaient rien d’irréparable, qui surtout ne valaient pas une révolution, et de n’apparaître qu’après sa chute dans ce qu’elle avait de bienfaisant et d’utile. Elle avait eu sans doute ses illusions ou ses obstinations, ses aveuglemens et ses accidens aggravés à la dernière heure par l’imprévu, par la désorganisation soudaine de toute défense. En

  1. Voyez la Revue du 1er avril, du 15 juin et du 1er décembre 1880.