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Page:Revue des Deux Mondes - 1881 - tome 45.djvu/666

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entrons dans un ordre de travaux d’un intérêt plus considérable et tout à fait actuel.

En ce moment, on s’occupe avec ardeur de tout ce qui touche à l’instruction publique. Non-seulement on transforme les programmes des études à tous leurs degrés, mais encore on recherche les conditions matérielles les plus favorables au développement de l’enseignement, à l’hygiène physique et mentale des élèves. Cependant les conclusions auxquelles on arrive deviendraient lettre morte si les locaux n’étaient pas appropriés à des exigences qui s’imposent et auxquelles il faut satisfaire sans retard. C’est ici qu’intervient l’architecte. En ce qui concerne l’enseignement primaire, on voit à l’exposition différens projets d’écoles ; mais dans le nombre on remarque tout particulièrement le groupe scolaire de Levallois-Perret. Son auteur, M. E. Calinaud, a été très heureusement inspiré par le travail de la commission chargée d’étudier les questions relatives à la construction et à l’aménagement des écoles. Il est difficile de mieux satisfaire aux conditions reconnues nécessaires pour la bonne installation d’un établissement de ce genre. Celui-ci contient avec l’asile deux quartiers séparés pour les garçons et pour les filles. Les abords en sont presque rians : les constructions, percées de larges ouvertures, s’élèvent peu. On entre à droite et à gauche d’un pavillon modeste qui annonce bien cependant la maison commune de l’enfance. Les classes, uniformément disposées en longueur et faites pour recevoir, chacune, environ cinquante élèves, sont toutes éclairées latéralement et d’un seul côté, cela au grand avantage de la vue tendre des écoliers. Il n’y a point de mauvaise place : de partout on voit bien le maître et le tableau qui est derrière lui. M. Calinaud a posé sur ces données une architecture d’une jolie proportion. Néanmoins elle est très économique : un peu de pierres de taille et de briques utilement placées dans l’œuvre pour concourir à la solidité établissent quelques points colorés qui animent les façades. Quant aux dessins, ils sont exécutés d’une manière simple et avec un sentiment très juste du sujet : on les voit avec plaisir. Une association d’idées naturelle nous conduit à rapprocher du travail de M. Calinaud un essai de décoration pour l’intérieur des écoles primaires exposé par M. Reiber. La question a été étudiée au ministère de l’instruction publique avec le désir que ce décor soit de nature à exciter des sentimens de haute moralité et à éveiller l’idée de l’art. Ici elle est plutôt traitée dans l’intérêt d’une pédagogie fort importante, mais spéciale : celle de l’enseignement du dessin. Nous ne pouvons examiner en ce moment la donnée de M. Reiber ni ses applications ; nous voulons seulement faire ressortir l’intérêt qui doit s’attacher à des travaux