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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




14 octobre.

On est entré dans la confusion, il s’agirait d’en sortir, et on ne sait pas comment on en sortira. C’est toute la politique du jour. Le fait est qu’on chemine péniblement, laborieusement, au milieu des difficultés de toute sorte, les unes trop réelles, les autres factices, qui se sont si singulièrement accumulées depuis les élections.

Il n’y a que peu de temps encore, c’était une assez grosse affaire d’en finir avec cette bizarre anomalie de la coexistence des deux chambres, de savoir à quelle date précise devait se réunir le nouveau parlement. La situation était certes aussi obscure qu’imprévue par suite de cette anticipation de scrutin, qui avait mis momentanément en présence deux assemblées, l’une expirante, l’autre impatiente de vivre. Quel jour et à quelle heure devait cesser cette longue, cette inutile et dangereuse irrégularité par la transmission de l’héritage législatif, par l’entrée en fonctions de la chambre nouvelle ? Serait-ce le 17, serait-ce le 29 octobre ? À vrai dire, dès qu’on était dans les interprétations arbitraires, il n’y avait aucune raison plausible pour que l’une des deux dates fût préférée à l’autre, et M. le président de la république est arrivé de Mont-sous-Vaudrey pour mettre tout le monde d’accord en choisissant la date du 28, qui ne s’explique pas plus que le 17 ou le 29. L’essentiel est qu’il y ait un jour prochain fixé pour la réunion des chambres. Maintenant que la décision est prise et connue, que cette difficulté, sur laquelle se sont exercées les polémiques, est écartée, il reste encore une question qui n’est pas moins grave, qui résume et domine toutes les autres, qui s’agite plus ardemment que jamais, sans avoir jusqu’ici un dénoûment : c’est la question ministérielle. Ici la confusion recommence et s’accroît. On ne sait plus à qui entendre. Le ministère qui a existé jusqu’ici, qui a fait les élections, est-il près de mourir de défaillance avant la session et va-t-il, comme on l’a dit, remettre ces jours-ci sa démission à M. le président de la république ? Attendra-t-il, au contraire, la réunion des chambres, les