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au fonds de réserve qui est affecté à l’ensemble des musées, il ne peut en être disposé que par les sections réunies. Mais, de toute façon, les crédits de chaque exercice sont acquis définitivement à la caisse et peuvent y être accumulés sans faire jamais retour à l’état. Chaque section peut donc, si elle le juge utile, se réserver des ressources en vue de l’avenir, afin de ne pas être prise au dépourvu quand telle occasion de les employer qu’elle peut prévoir se présentera. Elle n’est pas réduite non plus à dépenser au dernier moment, vaille que vaille, un crédit qu’elle tient à épuiser dans l’année sous peine de le perdre, ni à imaginer, même avec l’honnêteté la plus scrupuleuse, ces comptabilités fictives contre lesquelles nos commissions parlementaires ont eu périodiquement à s’élever. Un autre avantage, et ce n’est pas le moindre, du régime financier des musées de Berlin, c’est que tout achat décidé est aussitôt payé par la caisse sans aucun de ces retards qu’entraînent en France les formalités interminables auxquelles donnent lieu les relations entre des ministères différens. Ces retards, qui lassent souvent les vendeurs, nous ont plus d’une fois empêchés de profiter d’occasions qu’il fallait saisir.

Compétence et célérité des décisions, responsabilités nettement définies, tels sont, on le comprend, les avantages d’une organisation dans laquelle chaque service, tout en ayant sa part légitime d’initiative et d’indépendance, se trouve cependant relié aux autres dès qu’il s’agit d’apprécier les mesures d’un ordre plus général qui concernent les intérêts communs. Bien composées, — et il est toujours facile d’assurer à leur composition toutes les garanties désirables de compétence et d’honorabilité, — les commissions peuvent utilement se préoccuper de l’avenir des collections sur lesquelles elles veillent, stimuler les conservateurs, provoquer des dons ou faciliter des achats. Chacun rivalisant de zèle au profit de l’œuvre commune s’efforce, par son propre exemple, d’y intéresser tous ceux dont il peut juger le concours efficace.

Afin d’attirer l’attention publique sur les musées et de faire mieux connaître les actes de sa gestion, l’administration dispose d’une publication périodique fondée par elle[1] qui enregistre tous les documens relatifs aux musées de Berlin : achats nouveaux, catalogues, changemens dans le personnel, etc. A la suite de cette partie officielle, ce recueil contient également des notices accompagnées de gravures ou de photographies d’après les objets faisant partie des collections et parfois même des travaux d’un ordre plus général qui peuvent ensuite être recueillis et publiés à part, comme l’étude de M. Friedlænder sur les médailles italiennes. Il paraît aussi chaque

  1. Jahrbuch der kœniolichen Kunst-Sammlungen; Berlin, Weidmann.