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année un manuel donnant la statistique de tous les musées et des écoles d’art de l’empire allemand, avec l’indication des ressources dont ils disposent, du personnel qui les dirige ou les fréquente, de la date de leur fondation, du mode d’administration de chacun de ces établissemens[1], et nous avons pu, en mainte circonstance, apprécier l’utilité et l’exactitude de ce manuel. Par tous les moyens d’ailleurs, la direction générale s’est appliquée à rendre aussi nombreuse et aussi instructive que possible la fréquentation des musées et son attention s’est portée sur toutes les mesures qui lui semblaient devoir y concourir. Il en est une, en particulier, qui nous a frappé par l’intelligence pratique qu’elle dénote et qui nous paraît de nature à exercer la plus heureuse influence sur l’éducation artistique d’une population. Nous voulons parler de la publication faite par les soins de cette direction d’un petit guide[2] qui, pour un prix très modique (50 pfennigs) et dans un volume d’un format commode, met à la disposition du public tous les renseignemens essentiels concernant les collections réunies dans l’ancien et le nouveau musée. Un plan d’ensemble permet de se conduire à travers les deux édifices; viennent ensuite les indications relatives aux heures d’ouverture des salles, aux noms du personnel et à l’ordre le plus convenable pour une visite générale. Puis, en tête de chaque section, se trouve un plan de détail portant au revers un index bibliographique des divers catalogues ou des publications plus complètes qui ont trait à cette section. A la suite, chacun des conservateurs a rédigé une histoire et une étude abrégées de la collection qu’il dirige, en insistant sur les ouvrages les plus remarquables qu’elle possède, à mesure que l’ordre chronologique amène le visiteur en face de chacun d’eux. Ainsi accompagnée du vivant commentaire des œuvres elles-mêmes, la lecture de ce guide devient singulièrement profitable, et comme ses divisions répondent au classement même des musées, celui qui le consulte emporte une idée plus nette des objets qu’il a regardés et il en peut mieux comprendre la valeur puisqu’il se rend compte de la place qu’occupe chacun d’eux dans sa série et de la place de cette série elle-même dans l’ensemble des collections. Nous n’insisterons pas sur l’intérêt qu’aurait chez nous une telle publication, peut-être plus nécessaire au Louvre que dans tout autre musée, à raison du décousu de ses salles et du classement souvent très peu méthodique des objets qu’elles contiennent. Il n’est certes pas besoin de fréquenter beaucoup le Louvre pour y avoir été plus d’une fois témoin de l’ahurissement des malheureux visiteurs qui, perdus au milieu de

  1. Statistisches Haudbuch für Kunst und Kunstgewerbe.
  2. Führer durch die kœniglichen Museen (Herausgegeben von der Generalverwaltung) .