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pour les intéressés procéder courageusement à la liquidation de chacune des trois entreprises ?

Le Crédit général français, moins malade peut-être, n’en est pas moins redescendu de nouveau au-dessous du pair. La Société financière a trouvé encore le moyen de baisser, ce qui ne paraissait plus possible et ce qui semble vraiment un peu exagéré ; ce titre, appartenant à un groupe respectable, et qui a eu son heure de prospérité, végète à 40 francs environ, avec une perspective de 125 francs à verser en quelques mois. La Société française et italienne a suivi à peu près la même voie. La Banque nationale à baissé de 500 à 410 francs.

Même les établissemens de crédit d’un ordre plus élevé, comme le Crédit lyonnais, la Banque de Paris, la Société générale, la Banque franco-égyptienne, etc., ont souffert, mais dans de plus modestes proportions, des tendances générales peu favorables. Par contre, la Banque de France a encore monté à cause de ses bénéfices hebdomadaires ; de plus, un vif mouvement de hausse s’est produit sur le Crédit foncier et la Banque hypothécaire, parce que les bruits de fusion, tant de fois lancés, puis démentis, paraissent cette fois reposer sur des données sérieuses. De hautes influences auraient amené un compromis, et les conditions dans lesquelles le Crédit foncier absorberait sa rivale, seraient à peu près arrêtées. On donnerait une action du Crédit foncier pour quatre actions de la Banque hypothécaire et les actionnaires de cette dernière société auraient en outre à payer une soulte dont l’importance est à déterminer.

La hausse de Suez s’est arrêtée ; les recettes sont encore très satisfaisantes, mais ne justifieraient pas pour l’instant de plus hauts cours. Néanmoins, la confiance des actionnaires dans le développement progressif du trafic reste entière. Le Gaz a beaucoup monté par suite de la probabilité d’une entente entre la Compagnie et la ville. La spéculation ne s’est pas occupée des actions des chemins français cette quinzaine. Parmi les valeurs de crédit étrangères, le Crédit mobilier espagnol a été sérieusement éprouvé, tandis que la Banque ottomane s’est élevée un moment à 820 pour revenir à 807.

Le 5 pour 100 italien, après l’échec de l’emprunt, n’a pu se maintenir à 90 francs ; de même, l’extérieur a dû abandonner le cours de 28 francs. Les transactions ont été à peu près nulles en fonds russes et austro-hongrois. Le Turc a été poussé jusqu’à 13,60 pour revenir précipitamment à 13.17.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.