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pour son compte que le réseau de l’Alsace-Lorraine et du Luxembourg, dont l’administration a son siège à Strasbourg, non à Berlin. L’administration des postes et des télégraphes, au contraire, se fait directement par l’Empire, sauf dans les royaumes de Bavière et de Wurtemberg, qui se sont réservé ce service dans leur ressort. Tous les états particuliers exercent, chacun dans son domaine, l’administration des douanes et des impôts de consommation, dont le produit aboutit dans la caisse de l’Empire, après déduction d’une remise proportionnée aux recettes et qui représente les frais de perception et de contrôle, en vertu d’anciennes conventions du Zollverein.

Dans le budget comme dans l’administration, nous voyons l’Empire chargé de certains services en commun pour tous les pays de l’Allemagne, tandis que, de leur côté, les gouvernemens particuliers conservent d’autres services pour le compte direct de l’Empire. En ce qui concerne le budget de l’Empire, nous avons reconnu déjà que la somme des recettes dépasserait de beaucoup le total de 606,435,632 marcs, porté au projet soumis au Reichstag pour l’exercice courant, si, au lieu d’indiquer seulement le revenu net des chemins de fer, des postes et des télégraphes, des douanes et des impôts de consommation, on portait en compte toutes les dépenses d’exploitation de ces administrations. En regard du revenu net indiqué de 12,686,400 marcs, les chemins de fer de l’Empire accusent pour l’exercice courant une recette brute de 40,083,700 m. avec 27,397,300 marcs de dépenses ordinaires, — non compris 303,150 marcs mis à part pour les frais de l’office central de Berlin. L’administration des douanes, des impôts de consommation et autres impôts indirects porterait de même 376,046,988 marcs de recettes totales, sur lesquelles la caisse de l’Empire bonifie 24,986,240 marcs aux états particuliers, pour leurs frais de perception et de contrôle. L’administration des postes et des télégraphes aurait 145,128,000 marcs de recettes sans les dépenses, qui s’élèvent à 123,864,000 marcs, non compris le Wurtemberg et la Bavière, auxquels la constitution réserve le droit de gérer ce service pour leur compte particulier. L’imprimerie impériale enfin présenterait 3,255,120 marcs de recettes sans ses dépenses, qui atteignent 2,203,880 marcs. Déduction faite des remises fixées par la loi, les impôts indirects et les douanes doivent donner à l’Empire un produit net évalué, d’après le rendement moyen des trois dernières années, comme suit, pour l’exercice courant :

Droits de douane 186.466.150 marcs.
Sucre de betteraves 59.483.928 "
Tabac 11.029.240 "
Sel 36.709.570 "