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REVUE LITTÉRAIRE

DESCARTES ET LA LITTERATURE CLASSIQUE.

Il faut espérer que le titre, un peu long, et même, au premier abord, un peu énigmatique du livre de M. Émile Krantz : — Essai sur l’esthétique de Descartes, étudiée dans les rapports de la doctrine cartésienne avec la littérature classique française au XVIIe siècle[1], — ne détournera cependant personne de le lire. Ce n’est pas seulement, en effet, l’une des meilleures thèses que l’on ait soutenues depuis quelques années en Sorbonne, où l’on en soutient quelquefois d’excellentes ; c’est encore un des livres les plus remarquables que l’on ait publiés depuis quelque temps déjà sur le XVIIe siècle ; et si le style en était avec cela moins embarrassé de termes scolastiques, si le plan surtout en était mieux ordonné, moins irrégulier par endroits, enfin toute l’étendue d’une vaste matière plus vigoureusement réduite à l’unité, ce serait un livre hors de pair. Tel quel, dans cet éparpillement de la composition et sous sa forme non pas précisément pénible, mais trop souvent abstraite et technique à la fois, on pourrait hésiter à le recommander aux amis des lectures faciles, si l’on ne faisait aussitôt réflexion que ce qui se laisse lire si facilement risque d’être un peu superficiel, — et le livre de M. Krantz est digne d’être médité.

J’éprouve d’autant moins de scrupule à signaler d’abord ces deux

  1. Germer Baillière, éditeur.