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négocier pour la plupart que beaucoup au-dessous du pair, combien pourront traverser l’année qui va s’ouvrir? La Banque hypothécaire, absorbée par le Crédit foncier, a déjà disparu. Il en est qui végètent en ce moment, obscurs et inactifs, capables toutefois d’attendre des temps meilleurs, et sur le sort desquels on peut se rassurer : Crédit foncier algérien, Banque centrale du commerce. Banque commerciale et industrielle. Banque russe et française, Compagnie algérienne. Crédit algérien, Banque transatlantique. Banque maritime. Les destinées de tout le groupe des Sociétés immobilières, Compagnie foncière de France et d’Algérie, Société foncière lyonnaise. Société des Immeubles et Rente foncière sont des plus incertaines. Les deux Crédits mobiliers, celui de France aussi bien que celui d’Espagne, se trouvent paralysés par une dépréciation considérable de leur portefeuille. L’un toutefois donne 12 fr. 50 en janvier, tandis que l’autre a cru plus prudent de s’abstenir. La Banque parisienne fait tout ce qu’elle peut peur prouver sa vitalité, la Banque française et italienne a des chances sérieuses de renaître à la vie par une réduction de capital. Plus bas, sur la liste, nous trouvons la Société financière, le Crédit général français, le Crédit de Paris, la Banque romaine, la Banque nationale et la Société nouvelle; c’est dans les rangs de cette arrière-garde, dont nous n’avons pas épuisé la nomenclature, que l’année 1883 verra sans doute se produire de nombreux vides.

Les transactions n’ont pas été actives cette quinzaine sur les actions des chemins français. La spéculation n’ose plus toucher à ces valeurs, ne sachant ni quand pourront être conclues les conventions entre l’état et les compagnies, ni quelle influence ces conventions pourront exercer encore sur la fixation des futurs dividendes. Le comptant seul a relevé de quelques francs ces titres, qui se trouvent regagner dans la seconde quinzaine de décembre exactement ce qu’ils avaient perdu dans la première. Les mêmes fluctuations se sont produites sur les cours des chemins étrangers, dont la spéculation s’éloigne de plus en plus. Les Chemins autrichiens ont faibli pendant les deux derniers jours sur des ventes d’origine allemande; la situation de cette grande entreprise subit en ce moment une importante transformation par suite des conventions que la compagnie vient de passer avec les deux gouvernemens de Hongrie et d’Autriche et qui ont pour objet la séparation de ses lignes en deux réseaux distincts, ayant chacun son organisation et son administration spéciales.

Le groupe des valeurs de la compagnie de Suez a eu un marché fort agité; des ventes précipitées ont fait perdre à l’action le cours de 2,200; des rachats l’ont brusquement porté au-dessus de 2,300. Des variations quotidiennes de 40 et 50 francs sur cette valeur tiennent à distance les capitaux de placement, et la spéculation seule continue à