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LE
CHEVAL ARABE
EN FRANCE

LA JUMENTERIE DE POMPADOUR.

Au sommet d’un vallon limousin se dressent les ruines du château de La Rivière. Il est de tradition que les preux de ce manoir, après avoir vaillamment combattu aux croisades, ramenèrent des chevaux qui firent souche dans le pays. Sept siècles après ces temps légendaires, le vieux donjon, soutenu par le lierre, retentit encore du hennissement éclatant des cavales arabes, la jumenterie du haras de Pompadour étant installée dans les vastes pâturages qu’il domine de sa silhouette dentelée. Alternativement tentée, puis abandonnée selon les vicissitudes politiques, la production de la race d’Orient est de nouveau reprise à Pompadour, entreprise intéressante à examiner, puisqu’elle vise l’amélioration de nos chevaux d’arme.


I.

L’Asie nourrit des chevaux incomparables par leur élégance, leur souplesse, leur sobriété, leur résistance à la fatigue. La tête est fine, le front large, l’œil brillant, la physionomie noble et vaillante.