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Page:Revue des Deux Mondes - 1883 - tome 57.djvu/680

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Villemain ; déjà plusieurs collaborateurs étaient désignés : M. Léon Renier, M. Egger… Ce n’étaient pas les hommes compétens et dévoués qui nous manquaient ; ce n’étaient pas les traditions et les modèles de la plus habile critique, puisque nos grands érudits du XVIe siècle et nos bénédictins avaient été les instituteurs de l’Europe savante, ce n’étaient pas même les travaux préliminaires : nous avions le recueil manuscrit de Jean-François Séguier…

On trouvera dans les publications de l’École française de Rome un certain nombre d’inscriptions inédites dont la publication et le commentaire ont été des accroissemens réels pour la science. M. de La Blanchère, en publiant ce qu’il avait trouvé dans la région de Terracine, a fait connaître un texte important sur une translation de sépulture, dont profitera le prochain volume du Corpus de Berlin. — Le recueil des Mélanges a débuté par une très intéressante inscription de Tauromenion de deux cents lignes, encore inconnue, et qui, estampée, déchiffrée avec soin par M. Georges Lafaye, habilement complétée et commentée par M. Albert Martin, a montré en action le mécanisme politique d’une de ces petites villes grecques si riches en combinaisons ingénieuses. Les réflexions d’un érudit aussi fin que M. Comparetti, de Florence, que nous avons insérées, ont achevé de mettre en. lumière toute la valeur du texte que nous avions pu faire connaître pour la première fois. — Nous avons été assez heureux pour donner au monde savant la première connaissance d’un petit monument, désormais célèbre. Au mois de février 1882, le prince Chigi avait trouvé ; dans sa propriété de Formello, près Véies, un petit vase de terre noire, sans figures, de 0m,17 de haut, sur lequel plusieurs inscriptions étaient gravées à la pointe. Il y avait des lignes étrusques, dont M. le professeur Gamurrini a proposé une explication ; mais surtout un fort curieux alphabet grec, deux fois inscrit, les précédait. Il est plus complet, selon M. Bréal, que tous les alphabets grecs jusqu’ici connus, c’est-à-dire qu’il reproduit l’alphabet phénicien dans toute sa richesse avec l’addition des lettres créées en outre par les Grecs eux-mêmes. Il est dorien, selon M. Lenormant, mais sans répondre avec exactitude à aucune dès variétés de l’écriture dorienne jusqu’ici relevées et reconstituées. — Nous avons publié le document original et ces trois commentaires, non sans remercier le prince, dont lai libéralité nous avait valu de telles collaborations.

M. Bréal nous a encore adressé une interprétation importante, la seconde qui ait été proposée, du vase de Duenos. Au printemps de 1880, M. Huffer, bien connu dans la société romaine pour sa brillante hospitalité du palais Borghèse, faisait construire dans la Via Nazionale, ouverte depuis quelques années seulement au milieu de la