objet la multiplication du poisson. De nombreux établissemens de pisciculture furent créés, parmi lesquels celui de Nikolsky, dans le gouvernement de Novgorod, tient la première place. D’autres, tant publics que privés ont été créés, surtout en Finlande, où la pêche est une industrie importante et où, depuis quelques années, le prix de location des lacs appartenant à l’état a presque décuplé.
La Suède est, après la Finlande, la région de l’Europe la plus riche en eaux. D’après M. Raveret-Watel, les lacs ne couvrent pas moins de 3,609,710 hectares, ou le douzième de la totalité du territoire; aussi ce pays possède-t-il des pêcheries d’eau douce très importantes, dont la pêche en temps de frai avait, dans ces derniers temps, sensiblement diminué le rendement. On a dû dès lors avoir recours à la pisciculture artificielle pour repeupler les eaux et leur rendre leur fertilité première. Un grand nombre d’établissemens ont été créés soit par des particuliers, soit par des associations, pour la multiplication du saumon. Ces établissemens sont le plus souvent en bois et installés d’une façon très économique. Les appareils d’éclosion sont de simples rigoles en bois dans lesquelles les œufs sont placés sur un lit de gravier et qui sont alimentées par des eaux de source. Chacun d’eux peut produire de 300,000 à 600,000 alevins qui sont jetés dans les cours d’eau et qui ont déjà sensiblement augmenté le produit de la pêche. Tout en abandonnant à l’industrie privée les opérations de rempoissonnement, le gouvernement s’attache à éclairer les populations sur l’importance d’une exploitation rationnelle des eaux, à instruire les pêcheurs sur leurs véritables intérêts et à les prémunir contre les abus qui ruineraient l’industrie dont ils vivent. La surveillance de la pêche est confiée à un intendant secondé par deux assistans et par des inspecteurs locaux chargés de veiller à l’observation des règlemens. Une école de pêcheurs a été fondée en 1870 par les soins de plusieurs sociétés pour répandre les pratiques de la pisciculture.
La Norvège a, comme la Suède, demandé à la pisciculture le moyen de rendre à ses eaux sa fertilité perdue par les dévastations des pêcheurs. Dès 1855, le gouvernement confiait à un surintendant des pêches, secondé par trois adjoints, la direction des travaux de rempoissonnement et la mission de vulgariser dans les populations rurales la connaissance et la pratique de la pisciculture. Ces mesures ne tardèrent pas à porter leurs fruits, et le saumon reparut dans les eaux qu’il avait abandonnées. C’est au printemps qu’il remonte les rivières jusqu’aux lacs dans lesquels il vient déposer son frai ; il retourne en automne vers la mer, où un séjour de quelques semaines suffit pour lui rendre les dimensions qu’il avait perdues en eau douce. On le pêche dans les fiords, au moyen de sennes