de peau et de plumes. Aussi, pense l’auteur, cette intéressante découverte montre combien il est probable que les oiseaux géans ont vécu tant que les plaines et les collines d’Otago ont gardé une luxuriante végétation d’herbes et de buissons. Il est impossible, ajoute-t-il, d’imaginer la profusion des os qui furent trouvés dans cette contrée, à la surface du sol, enfouis dans les alluvions, au voisinage des torrens et des rivières. Une fouille du marais de Glenmark, situé près de la rivière Waïpara, dans la province de Wellington, permit à M. Julius Haast de recueillir les os de cent soixante et onze individus.
Les recherches avaient amené la découverte de débris de moas sur presque toute l’étendue de la Nouvelle-Zélande. Longtemps, on affirma que les grands oiseaux n’avaient jamais vécu dans le Nord ; on croyait même pouvoir fixer une ligne tirée de la baie d’Abondance au lac de Waïkati, sur la côte ouest, comme la limite extrême habitée par les dinornis. Après un hiver très pluvieux, au voisinage du cap Campbell, un lac ayant rongé ses rives, on vit quantité de restes de moas. Une autre surprise était réservée ; sur la partie tout étroite de la Nouvelle-Zélande, au nord de la ville d’Auckland, près des sources de la Wangari, une masse énorme d’os de moas fut mise au jour. Des foyers, reconnaissables à la présence de fragmens de charbon et de sable calcinés, contenaient des outils de pierre et d’obsidienne.
Comme on supposait l’extinction de ces oiseaux très récente, l’espoir de trouver vivans en des lieux solitaires des dinornis ou des palapteryx a persisté parmi les naturalistes jusqu’à nos jours. Des chasseurs, errant à travers les alpes de l’île du Sud, se sont même persuadé qu’ils avaient vu les empreintes des pas ou entendu le cri sonore de quelque moa, mais toujours, disent-ils, l’animal s’est dérobé. A l’époque où les gigantesques oiseaux coureurs dominaient sur les terres néo-zélandaises, existaient des oiseaux de divers types qui sont également éteints. On a exhumé les débris d’une espèce fort étrange qui a été comparée au dronte de l’île Maurice[1] et d’un rapace de proportions colossales[2]. Un grand appauvrissement de la faune est survenu à une date peu reculée; il conviendra d’en rechercher les causes.
EMILE BLANCHARD.