Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1884 - tome 64.djvu/381

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et imprimés, recueillis par la commission, formaient.également une masse considérable au milieu de laquelle il eût été impossible de se retrouver sans une perte de temps notable ; le président, M. le sénateur Brioschi, s’imposa la tâche de résumer méthodiquement, en suivant l’ordre même du questionnaire, les dépositions orales et les réponses écrites que la commission avait reçues. Ce travail, merveille de patience, d’ordre et de clarté, permet de connaître immédiatement toutes les opinions formulées sur chacune des cent cinquante-huit questions dont le questionnaire se composait. Malgré l’incontestable talent de condensation dont M. Brioschi a fait preuve, ce résumé, avec les documens officiels et les tableaux statistiques qu’il n’a pas été possible d’analyser, ne remplit pas moins de 1,656 pages divisées en trois gros volumes in-4o, comme le recueil des procès-verbaux. Enfin le rapport général, confié à M. Genala, aujourd’hui ministre des travaux publics, forme un septième volume in-4o. Ces chiffres suffisent à faire connaître avec quelle diligence et quel dévoûment la commission a poursuivi son œuvre et quel travail ses membres se sont imposé. Néanmoins elle a mené sa tâche avec une remarquable rapidité, car le 31 mars 1881, le ministre des travaux publics déposait sur le bureau de la chambre les sept volumes imprimés qui contenaient les résultats de l’enquête. Enfin, ce qui n’est pas moins à l’honneur de la commission, les dépenses de l’enquête, y compris les frais de déplacement, la rémunération du personnel employé et les impressions, ont été couvertes en totalité par un crédit de 138,131 francs. C’est un exemple qu’on ne saurait trop recommander aux commissions parlementaires de tous les pays.

Le rapport très bien ordonné de M. Genala est un modèle d’exposition lucide et impartiale. Cet important travail et le résumé de M. Brioschi, avec lequel il est loin de faire double emploi, sont une mine inépuisable de renseignemens précieux sur toutes les questions qui touchent aux chemins de fer, non-seulement en Italie, mais dans le reste de l’Europe. La législation des différens pays, les divers systèmes adoptés pour la traction, pour l’entretien, pour l’affermage de certains services, les méthodes suivies pour déterminer avec précision la part de chaque nature de dépense dans l’ensemble des frais d’exploitation, les formules dans lesquelles ces calculs compliqués se résument, tous ces points, qui sont du plus haut intérêt pour les ingénieurs et pour les administrations de chemins de fer, ont été examinés méticuleusement. On nous permettra de laisser de côté, non-seulement les formules algébriques et les diagrammes, mais encore toutes les questions techniques, et de nous attacher uniquement aux questions d’un intérêt général.