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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




31 août.


Qui pense encore aujourd’hui au congrès réuni il y a moins d’un mois à Versailles, et à cette fantaisie de révision constitutionnelle qui a occupé les derniers jours d’une pauvre session ? On en a parlé un instant, on a suivi d’un regard distrait ces agitations factices, ces bruyantes et vaines querelles de législateurs réunis pour en finir avec une maussade affaire. On n’y a bientôt plus pensé.

Le vote que le gouvernement demandait, que l’assemblée des deux chambres s’est hâtée d’accorder, a été enregistré aux archives officielles, et tout a été dit. La pièce était jouée. Ce n’est encore, il est vrai, qu’un premier acte ; il faudra bien y revenir avant peu, d’ici à quelques semaines, lorsqu’on voudra créer le nouveau régime électoral du sénat, et la prévoyance de M. le président du conseil a ménagé pour l’hiver aux deux chambres un problème qui n’est pas facile à résoudre, qui promet de réveiller tous les conflits d’opinions. Pour le moment, on n’en est pas là, on s’est tiré d’embarras par un ajournement ; tout ce bruit révisionniste s’est évanoui au milieu de l’indifférence universelle du pays, qui est resté froid jusqu’au bout devant cette représentation de Versailles, parce qu’il ne voit pas ce qu’il peut gagner à une réforme qui ne répond ni à ses vœux, ni à ses intérêts, ni à ses inquiétudes, qui ne parle pas plus à son imagination qu’à sa raison. Une fois la toile tombée sur cette comédie peu intéressante de