autorité de la part des chefs, ils ne parvinrent à discerner ni forme de gouvernement ni constitution bien déterminée. Aujourd’hui, les hommes d’étude appartenant à la colonie, mieux mêlés aux indigènes et familiarisés avec leur langue, apportent des faits précis. Chez les Maoris existent la famille, la tribu et, suivant la désignation des auteurs récens, la nation, comprenant en général plusieurs tribus. Dans les circonstances ordinaires, les peuplades demeuraient indépendantes ; dans les occasions graves, par exemple, lorsqu’il s’agissait de guerre, le chef de nation appelait à lui les tribus de sa domination. Ces chefs de premier rang, les arikis, unissaient le pouvoir spirituel à l’autorité temporelle. Exerçant une autorité générale, ils n’avaient pourtant le pouvoir de déclarer la guerre ou de conclure la paix, d’aliéner le territoire ou de traiter d’un objet intéressant la peuplade entière qu’avec l’assentiment des tribus. Les chefs de l’ordre le plus élevé, sans action directe sur les personnes, n’étaient maîtres que de leurs esclaves. Ils occupaient le sol en vertu d’une première occupation, ou d’une conquête, ou d’un héritage. Chez les Maoris, les disputes au sujet de limites territoriales furent souvent la cause des conflits. On avait coutume de dire que la terre et les femmes engendrent la guerre. Les rangatiras sont les gentilshommes, chefs de second ordre ; ensuite viennent les wares) formant la masse populaire, — des auteurs assurent qu’il faut en distinguer de deux catégories, — enfin les esclaves. Il y avait peu de distinction de rangs dans les habitudes de la vie, et dans les relations il y avait complète liberté d’allure. Les chefs, de façons toujours simples, n’avaient que l’orgueil de leur origine.
La naissance d’un enfant en général réjouissait la famille. On avait coutume d’aplatir le nez des garçons, de presser leurs genoux dans l’idée d’amoindrir la partie inférieure, et de rendre leurs membres plus beaux. Ainsi se manifestait le sentiment esthétique. Était-ce une petite fille, on lui pliait en dehors la première phalange du pouce, afin de rendre la main plus adroite à séparer et à tresser les fibres du phormium, le fameux lin de la Nouvelle-Zélande. Environ huit jours après la naissance, parens et amis se réunissaient au bord d’un ruisseau ou d’une rivière pour la cérémonie du tohi ; les missionnaires protestans et catholiques l’appellent un baptême. En effet, le prêtre, avec la branche d’un arbrisseau spécial aspergeait l’enfant et lui donnait un nom en lançant certaines invocations. Il est dit, d’autre part, que le prêtre énumérait une longue suite de noms, et si l’enfant éternuait, le nom qui venait d’être prononcé lui était attribué. Après la cérémonie, on faisait un présent à l’ariki et peut-être à quelques autres personnages. Un repas était préparé pour les invités ; on cuisait un oiseau réputé dans le pays le plus doux chanteur ; les Maoris croyaient qu’en