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MŒURS FINANCIÈRES DE LA FRANCE

LES CONTRATS D’ASSURANCES.

La révolution française a été inspirée par le désir de partager également entre les diverses classes de la société la propriété du sol et de donner à chacune d’elles des droits égaux à son exploitation. Aujourd’hui tous les mouvemens qui nous agitent, toutes les passions qui sont éveillées n’ont qu’un but : le partage du capital mobilier et la facilité de l’acquérir. La terre, avant la révolution, c’était le signe du pouvoir, du droit public, de l’existence assurée, de la vie des familles et des individus : le capital mobilier, c’est aujourd’hui l’instrument du travail nécessaire à tous, le fondement même du droit individuel et social.

Sans doute le partage du sol est permis à chacun, et la possession du capital mobilier n’est interdite à personne ; nul n’est exclu du banquet de la vie, mais l’accès s’offre-t-il aisément ? C’est l’éternel problème que les progrès de la civilisation tendent à résoudre. L’étude de nos mœurs financières nous a fait constater combien la mobilisation du capital, les progrès récens faits à cet égard, les procédés nouveaux employés pour en activer la production et le mettre à la portée des plus humbles avaient donné sous ce rapport d’heureux résultats.

Depuis longtemps déjà, les combinaisons qui ont pour objet la création de nouveaux capitaux mobiliers en même temps que la reconstitution de capitaux perdus, la garantie contre les pertes dans le présent et l’avenir, les assurances en un mot contre tous les risques auxquels l’homme est exposé sur ses biens, meubles et immeubles.