de campagne et de quatre obusiers de montagne. Il y avait en outre une compagnie de sapeurs et vingt fourgons ou prolonges du train des équipages.
Le 26, à cinq heures du matin, la marche commença dans l’ordre réglé par le commandant de Maussion, chef d’état-major, et approuvé par le général : à l’avant-garde, sous les ordres du colonel Oudinot, des chasseurs d’Afrique, deux escadrons, dont un armé de lances, les trois compagnies polonaises et deux obusiers de montagne; au centre, l’état-major, la demi-batterie de campagne, l’ambulance et le convoi flanqué, à droite, par un escadron et par le bataillon du 66e, à gauche, par le quatrième escadron et par le bataillon italien de la légion étrangère ; à l’arrière-garde, le bataillon d’Afrique et deux obusiers. Il faut ajouter qu’à la suite du convoi, déjà difficile à manier à cause de la lourdeur des fourgons et des prolonges, se traînaient des voitures de cantiniers en trop grand nombre. La direction donnée coupait de l’ouest à l’est les collines ravinées qui s’élèvent à une hauteur médiocre entre le Tlélate et le Sig. La forêt de Mouley-Ismaël, qui est censée les revêtir, n’est, sous un nom pompeux, qu’un taillis clairsemé de jujubiers et de lentisques, entremêlés d’oliviers sauvages. C’était là qu’Abd-el-Kader attendait la colonne cheminant à la peine, sur un terrain difficile. Il avait avec lui une dizaine de mille hommes, cavaliers pour les deux tiers. Son bataillon de régulière, fort de l,340 baïonnettes, et armé de fusils français, était déployé un peu en arrière d’une crête perpendiculaire à la route.
La colonne française suivait un chemin creux lorsqu’elle fut assaillie tout à coup en tête et sur les flancs par des tirailleurs arabes. A l’avant-garde, les compagnies polonaises marchèrent résolument à l’ennemi, mais les réguliers, démasqués tout à coup, les refoulèrent, parvinrent à les déborder et arrivèrent de droite et de gauche jusqu’à la hauteur du convoi que les flanqueurs, embarrassés dans les broussailles, couvraient mal. Tandis que le général Trézel et son chef d’état-major ramenaient ceux-ci en position, le colonel Oudinot, à la tête de son escadron de lanciers, chargeait à travers bois ; une balle le frappa au front ; ses hommes l’arrachèrent mourant aux Arabes. En ce moment, on ne sait sur quel ordre, un trompette sonna la retraite. Les voitures du train firent demi-tour ; seuls, les conducteurs de l’artillerie et du génie gardèrent leur sang-froid. Dans ce moment de crise, le général paya de sa personne, comme il avait fait à la prise de Bougie. Ce petit homme mince, grêle, borgne d’un œil perdu en 1815, à la bataille de Ligny, était d’une bravoure héroïque. Comme les flanqueurs, entraînés par le recul de la cavalerie, avaient peine à se reformer, il prit à l’arrière-garde