Reims et de Châlons en vue du recouvrement de ces places. Le 22 juin 1428, André d’Épernon, trésorier des guerres, fut commis à recevoir et à centraliser les deniers provenant de ce double subside. Le même jour, Henri VI, ou plutôt Bedford, chargea Antoine de Vergy de mettre sur pied un corps d’armée de mille hommes d’armes pour réduire en l’obéissance du roi d’Angleterre la forteresse de Vaucouleurs et donna commission à Jean de Dinteville, bailli de Troyes, à Jean de Torcenay, bailli de Chaumont, à maîtres fïugues Foucault et Huguenin Marmier, élus sur le fait des aides à Langres, de passer la revue de ces hommes d’armes. Les préparatifs de l’expédition furent conduits avec la plus grande diligence. Trois semaines plus tard, la petite armée qui devait assiéger Vaucouleurs était réunie à Saint-Urbain et à Thonnance-lez-Joinville, où elle fut passée en revue, les 16 et 17 juillet, par les deux baillis de Troyes et de Chaumont. L’effectif de cette petite armée, placée sous les ordres d’Antoine et de Jean de Vergy, comprenait 4 chevaliers bannerets, 14 chevaliers bacheliers, 383 hommes d’armes et 395 archers. Comme Saint-Urbain et Thonnance dépendent en quelque sorte de la banlieue de Joinville, il y a tout lieu de supposer qu’Antoine de Lorraine, comte de Vaudemont et seigneur de Joinville, prêta le concours le plus actif à une expédition dirigée contre le plus fidèle allié de son compétiteur René, duc de Bar. Antoine jouissait de plus en plus de la faveur de Bedford, qui venait de lui donner, par acte en date du 16 août 1427, les seigneuries de Vaux et de Vauchelles, situées dans le comté de Pontieu, aux environs d’Abbeville, et provenant de la succession de Catherine de Bourbon, comtesse douairière de Harcourt et grand’mère de la comtesse de Vaudemont, morte le 7 juin précédent. Deux autres grands seigneurs anglo-bourguignons, Jean, comte de Fribourg et de Neuchâtel, et Pierre de Trie, dit Patrouillart, seigneur de Mouchy-le-Châtel et capitaine de Béarnais, avaient également été enrôlés pour faire partie de cette expédition ; mais il paraît résulter de plusieurs articles de compte relatifs à la solde des hommes d’armes ainsi enrôlés, que Vaucouleurs capitula avant que le comte de Fribourg et le seigneur de Mouchy eussent eu le temps de rejoindre le gros de l’armée assiégeante. Arrivés, le premier à Montsaugeon, près de Langres, le second, dans les environs de Châlons-sur-Marne, ils reçurent des messages qui leur firent savoir qu’on n’avait plus besoin de leurs services et qui les invitèrent à rebrousser chemin.
Que s’était-il donc passé entre Antoine de Vergy et Robert de Baudricourt ? Quelle était la teneur, quelles étaient les clauses de ce traité de capitulation auquel il est fait allusion formellement dans les articles de compte dont nous venons de parler ? L’arrangement intervenu entre le gouverneur général de Champagne et le