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— et ce sont les Aventures de Huck Finn, l’ami de Tom Sawyer, traduites de l’anglais ou plutôt de l’américain de M. Mark Twain, l’étonnant humoriste, qui serait plus étonnant encore s’il se répétait moins. A la librairie Delagrave, c’est la Chasse aux lions, d’Alfred Assolant, le Roman de Christian, par Mme Pierre du Château, un Déshérité, par Mme Eudoxie Dupuis. Quoi encore ? c’est la Saint-Nicolas, avec ses histoires, et ses images, et ses « concours, » et sa « boite aux lettres, » et ses devinettes…

Il est pourtant trois de ces collections dont nous nous reprocherions de ne pas dire quelques mots. Sous le titre de Bibliothèque illustrée des mères de famille, la maison Didot nous offre trois jolis volumes, élégamment illustrés, qui seront sans doute suivis de beaucoup d’autres, et dont nous dirions évidemment le plus grand bien, si nous avions en le temps de les lire : L’Hôtel Woronzof, par M. Maréchal, la Famille du baronnet, par M. Etienne Marcel, et la Faute du père, par M. Maryan. Ajoutons-y trois autres volumes, les premiers aussi d’une série : l’Ancienne France, et dont il nous serait possible de parler plus longuement, s’il nous était loisible. La Chevalerie et les Croisades, L’Armée française depuis le moyen âge jusqu’à la révolution, Henri IV et Louis XIII sont d’excellens ouvrages, habilement extraits pour la jeunesse, par M. P. Louisy, des ouvrages plus considérables, mais aussi plus obscurs et surtout plus diffus, du bibliophile Jacob. Le bibliophile Jacob, très curieux d’ailleurs et très savant, n’ayant pu que gagner à cette espèce de recension et abréviation de son texte, et les gravures, qui faisaient le prix réel de ses écrits sur le Moyen âge ou la Renaissance, étant ici fidèlement reproduites, c’est avoir assez dit ce que vaudra, ce que vaut déjà cette collection. Nous avons réservé pour en faire une mention toute spéciale, un quatrième volume, dont le texte appartient entièrement à M. P. Louisy : Histoire du livre et des arts qui s’y rattachent, depuis les origines jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

Donnons en passant un souvenir, après la Bibliothèque rouge de la maison Firmin-Didot, à la Bibliothèque rose de la maison Hachette ; c’est le moins que nous lui devions, du temps où les histoires de Mme de Ségur, née Rostopchine, avec les contes du chanoine Schmid, composaient à peu près toute la bibliothèque de l’enfance. La Bibliothèque rose illustrée s’enrichit cette année de quatre nouveaux volumes : la Petite Fille du vieux Thémi, par Mlle de Martignat, Minette, par Mlle Julie Gouraud, les Naufragés de la Calypso, par Mayne Reid, et Comme les grands, par Mme A. Fresneau.

N’avez-vous peut-être pas relu depuis longtemps Nicolas Nickleby ? La même librairie vous en offre cette année l’occasion. Déjà l’année dernière, on avait eu la bonne idée de nous donner ainsi David Copperfield, avec les gravures de l’édition anglaise, dont le caractère original convient si bien à ce que la verve de Dickens a de souvent