Le premier point sur lequel tout le monde est d’accord, c’est qu’il faut diminuer le nombre des heures d’étude, augmenter la durée des récréations, consacrer plus de temps à la promenade et aux exercices physiques.
La division et l’emploi du temps dans les écoles et les lycées ont constamment préoccupé les hygiénistes. La plupart d’entre eux ont accepté, comme moyenne, la formule américaine qui consiste à partager la journée en trois parties égales, et à consacrer la première au sommeil la seconde aux travaux intellectuels, la troisième aux repas, aux soins de propreté, aux récréations, aux exercices physiques et aux arts d’agrément.
Huit heures de sommeil sont un minimum pour l’adolescence, mais ne suffisent pas pour les jeunes enfans. Il faut leur en accorder neuf. L’aphorisme de l’école de Salerne pouvait convenir au XIe siècle et sur les bords de la mer Tyrrhénienne ; mais il est faux de tout point à notre époque et sous notre climat. Les jeunes sujets ont besoin d’un long repos, et la privation de sommeil est celle qu’ils supportent le plus difficilement. Lorsqu’on les rationne, ils se dédommagent en dormant en classe ou à l’étude, et il vaut mieux les laisser dans leur lit.
J’ai dit plus haut que huit heures de travail actif et bien employé devaient être considérées comme un maximum ; mais il est évident qu’on ne peut pas demander aux enfans qui entrent au collège ce qu’on peut exiger des grands garçons qui se préparent aux écoles spéciales. Pour les élèves des dernières classes, il faut abaisser la durée du travail jusqu’à cinq heures. Pour les autres, on peut, pendant la période de lutte qui précède les examens, aller jusqu’à neuf, et cela ne contredit pas la règle que j’ai posée plus haut, parce qu’il faut toujours faire la part du temps perdu, même au plus fort de cette crise. La durée des classes et des études réunies doit donc varier entre cinq et neuf heures, suivant l’âge des élèves, et ne jamais dépasser cette dernière limite. Ainsi réduit, le travail sera plus profitable, parce que les élèves s’appliqueront davantage. On a reconnu, dans les écoles anglaises, que les jeunes gens auxquels on n’imposait qu’un nombre raisonnable d’heures d’étude faisaient plus de progrès que les autres.
En diminuant d’un quart le nombre des heures consacrées au travail intellectuel, il faudra nécessairement réduire dans la même proportion les programmes de l’enseignement ; mais c’est encore une nécessité reconnue par tous les hommes et par tous les corps compétens., Seulement, si l’on est d’accord sur la mesure en elle-même, lorsqu’il s’agit de l’appliquer, chaque professeur défend sa spécialité. « Le malheur de nos programmes, dit le recteur de l’Académie de Paris, c’est d’être trop bien faits, c’est-à-dire d’être