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MADAME DE CUSTINE

II.[1]
CHATEAUBRIAND ET MADAME DE CUSTINE, D’APRÈS DES DOCUMENS INÉDITS.


I.

Le 9 thermidor arrive enfin. Mme de Beauharnais, liée avec Mme Tallien, sort de prison en triomphe. Mme d’Aiguillon et de Lameth sont aussi promptement délivrées. Les parens, les amis de Mme de Custine étaient dispersés ; Gérôme, ancien jacobin dévoué à Robespierre, avait peu d’action, « Deux mortels mois se passèrent dans un abandon plus désolant peut-être que le péril. » Chaque jour, Delphine faisait demander son jeune enfant. C’est alors que Mme de Sabran, ne pouvant de l’émigration écrire à sa fille, lui fit parvenir, aux Carmes, ces vers qu’on chantait sous le Directoire, sur l’air : Je l’ai planté, Je l’ai eu maître :


Est bien à moi, car l’ai fait naître,
Ce beau rosier ; plaisirs trop courts !
Il a fallu fuir ; et peut-être
Plus ne le verrai, de mes jours.
……………

  1. Voyez la Revue du 15 février.