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REVUE DRAMATIQUE

Ambigu : la Jeunesse des Mousquetaires. — Comédie-Française : la Princesse Georges. — Renaissance : Coquard et Bicoquet, vaudeville en 3 actes, de MM. Maxime Boucheron el Maurice Ordonneau. — Vaudeville : les Surprises du divorce, vaudeville en 3 actes, de MM. Alexandre Bisson et Antony Mars.

« Vive la Russie, monsieur!.. » Au nez des puissans de la critique parisienne, qui ont relégué le récent ouvrage du comte Léon Tolstoï parmi les mélodrames ordinaires ou parmi les plus répugnans, j’aurais poussé ce cri, ma foi, d’aussi bon cœur qu’un autre ; mais j’ai cédé cet honneur à quelqu’un de nos amis : avec plus de connaissance que je n’en ai de la bonté de la cause, il a certainement une plus belle voix.

La Russie, ainsi défendue, se passe de mes services; je profiterai du congé qu’elle me donne pour crier un peu : « Vive la France ! » Deux reprises, tout simplement, celle de la Jeunesse des Mousquetaires, celle de la Princesse Georges, il n’en faut pas davantage pour m’inspirer cette allégresse. Non qu’elles soient triomphantes, ces reprises: à l’Ambigu, l’œuvre de Dumas père est jouée honnêtement, mais qu’est-ce que l’honnêteté en cette affaire? Ces mousquetaires-là sont des mousquetaires à pied, de bons troupiers de ligne; ils n’enlèvent pas à la diable, comme il faudrait, les cœurs du public. Dans la maison de Molière, l’œuvre de M. Dumas fils n’a rencontré pour l’introduire que des comédiens