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dans ce corps d’armée, pour chacune des deux divisions d’infanterie, un régiment d’artillerie formé de deux groupes (chacun à 3 batteries). L’artillerie de corps constituerait un autre régiment composé de trois groupes et comprenant, par conséquent, 9 batteries en tout. Cette organisation, qui répondrait à la destination de notre arme, n’entraînerait plus aucune dislocation de régimens au moment de la mobilisation.


Eh bien ! cette organisation, nous l’avons, en fait. On la compléterait heureusement, si on se conformait aux conseils qu’on vient de lire et si, dès le temps de paix, on scindait en deux régimens de 6 batteries l’unique régiment divisionnaire à 12 batteries qui existe dans chacun de nos corps d’armée. On est retenu malheureusement par des considérations étrangères au bien du service ; on recule devant la création de nouveaux états-majors; on craint de susciter des jalousies en portant de 40 à 60 le nombre des colonels. Néanmoins, tout est si bien préparé et les dispositions prises sont si simples qu’on n’a guère à craindre de mécomptes au moment de la mobilisation. Le régiment divisionnaire se « séparera» en deux; il ne se disloquera pas.


IV.

Si nous voulions être complet, nous aurions à examiner la préparation des troupes à la guerre, nous aurions, en particulier, à parler de l’instruction technique des officiers et de la troupe. Nous ne le ferons pas; les procédés d’enseignement de l’homme de recrue dans l’artillerie viennent d’être considérablement modifiés. On a d’ailleurs modifié les modifications apportées dans cette partie du service, et, depuis moins de deux ans, il n’y a pas eu moins de quatre règlemens qui ont imposé des systèmes différens et contradictoires. Au milieu de cette instabilité, il est malaisé de se reconnaître ; il faut attendre que la période des tâtonnemens ait pris fin. L’expérience prononcera. Mais on peut regretter qu’elle se fasse dans de mauvaises conditions, qu’elle soit troublée par des mouvemens oscillatoires de réaction et de progrès, par des incertitudes et des compromis.

Il nous suffit d’avoir indiqué tout ce qui a été fait dans des sens très divers pour l’artillerie, depuis l’amélioration considérable de son matériel jusqu’au perfectionnement de sa tactique, depuis l’adoption pour ses voitures du frein en corde en usage dans les omnibus de Paris jusqu’à la création d’un cours de tir, depuis le dressage de ses chevaux jusqu’au renforcement (insuffisant, hélas!)