conférences alors si à la mode, où les apologistes de la foi catholique joutent contre les ministres protestans. Il s’efforce d’arranger les querelles qui divisent les gentilshommes de son voisinage et considère « comme un devoir de sa profession » d’empêcher, par ses conseils, les duels contre lesquels il dirigera, plus tard, toute la rigueur de l’autorité royale.
On le voit encore adresser à des amis, quelquefois même à de simples connaissances, des lettres de condoléance, écrites dans un style bizarre et contourné qui montre tout l’embarras de la raison aux prises avec les sentimens.
Rien de plus curieux, à ce point de vue, qu’une longue épitre « à une pénitente inconnue. » qui, sur le point de quitter le monde et ne se sentant pas la force de s’appliquer à la méditation religieuse, s’était adressée au jeune évêque. Elle lui faisait part du trouble de son âme, et de la lassitude, même physique, que produisaient en elle l’oraison et la contemplation prolongées. Il l’aide, la relève, la soutient avec les marques d’une attention plus forte encore que tendre. Il la supplie d’écarter tout effort, toute peine de l’œuvre de son salut. Il lui trace une ligne de conduite sage, modérée, adaptée à la médiocrité de l’entendement humain. Ses paroles sont claires, vives, pressantes ; elles ne s’embarrassent d’aucune érudition subtile, d’aucun élan mystique. Ce n’est pas le docteur qui parle au disciple. Mais ce n’est pas non plus l’âme qui parle à l’âme ; c’est plutôt le bon sens sain qui s’adresse à un sens fatigué et qui tâche de le réconforter avant de le lancer dans la voie pénible du salut et de l’amour de Dieu.
On peut se demander si ces conseils, dans leur sécheresse, convenaient à l’âme blessée qui les implorait. On y trouve des prescriptions pour l’hygiène normale du cœur, mais non des remèdes pour le soulagement d’un cœur défaillant. Le miel de François de Sales et le sucre de Bertille eussent été plus efficaces. Cependant, il faut croire que, dans ce siècle vigoureux, il y avait, en France, des femmes pouvant entendre un tel langage. Les clientes de Port-Royal et les fidèles de Bossuet l’eussent accepté probablement. Elles eussent écarté les épines d’une parole un peu rude pour atteindre les fleurs de sens et de droite raison qui s’y trouvent cachées.
La réaction d’une personnalité aussi forte que celle de Richelieu sur les choses de la foi mérite d’être étudiée avec soin.
Jeté, par le hasard, dans la carrière ecclésiastique, il trouvait dans la religion l’équilibre de l’esprit tel que le concevait un honnête homme de son temps ; il recherchait, dans le triomphe de