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Page:Revue des Deux Mondes - 1890 - tome 97.djvu/723

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premier semestre de 1889. Il s’agit de quelques anciens emprunts 5 pour 100 à convertir en rente 4 pour 100. L’affaire porte sur un chiffre variant, selon les derniers renseignemens, peu d’accord entre eux sur ce point, entre 400 et 500 millions de francs. Le syndicat auquel l’émission est confiée, et qui a pris ferme l’emprunt à 90 ou 90 1/2 environ, se compose, à Paris, de la Banque de Paris et des Pays-Bas, autour de laquelle sont groupés d’autres établissemens et maisons de banque, et des maisons Baring, Hope et Mendelssohn à Londres, Amsterdam et Berlin. Les fonds russes sont restés immobiles à 94 francs environ depuis les premiers pourparlers relatifs à cette opération, dont on attend peut-être un réveil d’activité sur les divers marchés.

L’Italien a repris de 93.40 à 94.10 et finit à 93.92. La tenue de ce fonds est satisfaisante, si l’on tient compte des conditions dans lesquelles se trouve désormais placé le gouvernement italien au point de vue financier, entre la place de Berlin, saturée d’obligations de chemins de fer d’Italie et de rente italienne, et le marché de Paris, qui ne semble encore nullement disposé à faire bon accueil aux appels qui pourraient venir de ce côté.

Le retour du petit roi Alphonse XIII à la santé et la terminaison de la longue crise ministérielle à Madrid, par la reconstitution du ministère Sagasta, ont rendu quelque courage aux acheteurs de la rente espagnole ; celle-ci a repris de 71.65 à 72.50. Cependant la situation financière de la Péninsule est lamentable. Le nouveau ministre des finances, M. Eguilior, a découvert en deux ou trois jours que le déficit atteindrait, cette année. 120 à 130 millions, et les budgets, cependant, avaient été présentés en équilibre !

Le fonds le plus favorisé a été le Hongrois 4 pour 100, porté de 87 1/2 à 88 1/2. Le mouvement se poursuivra encore, la conclusion du compromis tchèque ayant fait disparaître un nuage menaçant à l’horizon politique de l’Autriche-Hongrie.

Avec une reprise du Suez de 2,292.50 à 2,312.50, des Omnibus de 1,186.25 à 1.195, du Crédit lyonnais de 707.50 à 720 s’arrête la liste des améliorations de cours, que relève la comparaison des cotes à quinze jours d’intervalle. La Banque de France a baissé de 4,300 à 4,215, la spéculation haussière s’étant trompée en escomptant une hausse du taux de l’escompte à 7 pour 100 à Londres et à 4 pour 100 à Paris qui ne s’est pas produite.

Le Crédit foncier a baissé de 1,308 à 1,296, sans motif spécial. Les titres de toutes les autres institutions de crédit sont restés à peu près immobiles, négligés par les capitaux de placement comme par l’épargne.

Les valeurs turques se sont soutenues. Des ordres de vente d’origine anglaise ont cependant fait perdre au Consolidé le cours de 18 francs, on cote 17.82. La spéculation allemande a porté l’obligation