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d’un homme de mériter d’une nation libre de tels témoignages d’estime :

« 21 octobre 1778. — Résolu : Qu’il est accordé au marquis de La Fayette, major-général au service des États-Unis, une permission d’aller en France, avec la liberté de fixer l’époque de son retour; — que le président offrira au marquis de La Fayette les remercîmens du congrès pour le zèle désintéressé qui l’a conduit en Amérique, les services qu’il a rendus aux États-Unis par son courage et ses talens dans beaucoup d’occasions importantes ; — que le ministre plénipotentiaire des États-Unis à la cour de Versailles sera chargé d’olïrir en leur nom, au marquis de La Fayette, une épée de prix, ornée d’emblèmes convenables. »

Le 22 octobre, le lendemain, le congrès prend cette autre résolution : « Qu’il sera écrit au roi de France la lettre suivante pour recommander le marquis de La Fayette :


« A notre grand, fidèle et cher allié et ami Louis XVI, roi de France et de Navarre :

« Le marquis de La Fayette ayant obtenu notre permission de retourner dans sa patrie, nous ne pouvons le laisser partir sans lui témoigner les profonds sentimens que nous inspirent son zèle, son courage et son dévoûment. Nous l’avons élevé au rang de major-général dans nos armées, avancement manifestement mérité par sa prudente et courageuse conduite. Nous recommandons ce noble jeune homme à l’attention de Votre Majesté, parce que nous l’avons vu sage dans le conseil, brave sur le champ de bataille, patient au milieu des fatigues de la guerre. Le dévoûment à son souverain a toujours dirigé sa conduite, conforme à tous les devoirs d’un Américain, et c’est ainsi qu’il a acquis la confiance des États-Unis, vos bons et fidèles amis et alliés, et l’affection de leurs citoyens. Nous prions Dieu de tenir Votre Majesté dans sa sainte garde.

« Fait à Philadelphie, par le congrès des États-Unis de l’Amérique du Nord, vos bons amis et alliés.


« HENRI LAURENS, président. »


En adressant à La Fayette la copie de ces deux résolutions qui recommandent son nom à l’histoire, le président ajoutait : — « Je prie Dieu de vous bénir et de vous protéger, monsieur, et de vous ramener en sûreté près de votre prince, au milieu de votre famille et de vos amis. »