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du 23 novembre 1781 portait que les ministres plénipotentiaires et agens américains à l’étranger étaient chargés de faire toutes les communications à La Fayette et de s’entendre avec lui. Cette résolution est trop importante pour que nous n’en transcrivions pas les parties principales. Elles parlent plus haut que nos réflexions : « Sur le rapport de MM. Carroll, Madison et Cornell, résolu : Que le major-général marquis de La Fayette sera autorisé à aller en France et à n’en revenir qu’à l’époque qui lui paraîtrait la plus convenable; que, d’après l’examen de sa conduite durant la dernière campagne, et particulièrement pendant le temps qu’il a commandé en chef dans la Virginie, il sera informé que les nombreuses et nouvelles preuves qu’il a données de son zèle de son attachement à la cause qu’il a épousée, ainsi que de son jugement, de sa vigilance, de sa bravoure, de son habileté dans la défense de cette cause, ont grandement ajouté à la haute opinion que le congrès avait déjà de son mérite et de ses talens militaires ; que le secrétaire des affaires étrangères informera les ministres plénipotentiaires des États-Unis que le congrès désire qu’ils confèrent avec le marquis de La Fayette et profitent de la connaissance qu’il a de la situation des affaires publiques aux États-Unis ; que le secrétaire des affaires étrangères informera, en outre, le ministre plénipotentiaire à la cour de Versailles que l’intention du congrès est qu’il consulte le marquis de La Fayette et emploie son assistance pour accélérer l’envoi des secours qui pourraient être accordés aux États-Unis par Sa Majesté très chrétienne ; que le surintendant des finances, le secrétaire des affaires étrangères et le bureau de la guerre donneront au marquis de La Fayette, touchant les affaires de leurs départemens respectifs, telles communications qui peuvent le mettre à même d’atteindre le but des deux résolutions précédentes;.. que le secrétaire des affaires étrangères rédigera une lettre à Sa Majesté très chrétienne, laquelle lettre sera confiée au marquis de La Fayette. »

Cette lettre du congrès à Louis XVI, datée du 29 novembre 1781, disait en termes formels : « Le major-général marquis de La Fayette a, dans cette campagne, tellement ajouté à la réputation qu’il s’était acquise, que nous désirons obtenir pour lui, en notre faveur, une marque particulière de bienveillance en addition à l’accueil favorable que ses mérites ne peuvent manquer de rencontrer chez un souverain généreux et éclairé. Dans cette vue, nous avons ordonné à notre ministre plénipotentiaire de présenter le marquis de La Fayette à Votre Majesté. »

Il prit donc une part active à des négociations entamées par des envoyés de l’Angleterre avec les ministres des États-Unis à Paris, et il fut, en cette qualité, appelé par le roi. Louis XVI lui parla de