Page:Revue des Deux Mondes - 1891 - tome 105.djvu/484

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ainsi exercé sur la situation financière à Madrid une action réflexe très fâcheuse.

L’Italien a tenu bon. Entraîné de 93.50 à 91.50, il a été relevé à 92.50. Le cabinet di Rudini s’efforce d’administrer aussi économiquement que possible et de ménager ses ressources. Autorisé à vendre un stock de rentes de 145 millions en capital, il a fait savoir qu’il attendait, pour tenter la négociation de ces titres, le retour de conjonctures plus favorables.

L’ajournement de l’emprunt russe et les commentaires auxquels le fait a donné lieu ont déterminé une réaction de 3 francs sur les titres de la dette de la Russie. Le 4 pour 100 1880 avait été compensé à 100.50. Il reste à 95 francs après détachement d’un coupon semestriel de 2 pour 100.

Les valeurs turques ont payé leur tribut à la baisse : une unité pour la Dette générale, 10 francs pour la Privilégiée et 20 pour l’obligation des Douanes. Les rentes égyptiennes ont reculé, l’Unifiée de 7 fr. 50, la Privilégiée de 7 fr. 50 également.

Le 5 pour 100 argentin a fléchi de 350 à 332.50, le 4 1/2 brésilien de 73 à 71.50.

Alors que tous les fonds d’État subissaient une telle dépréciation, les valeurs à revenu variable ne pouvaient rester indemnes. Presque toutes ont baissé. Les seules exceptions sont la Banque de France à 4,400 environ, le Suez à 2,575, les Chemins autrichiens à 575, le Saragosse à 312.50. Les actions de nos grandes compagnies n’ont reculé que de 5 à 10 francs, leurs obligations de 2 à 3 francs. Au contraire, les obligations des chemins de fer étrangers, surtout celles du groupe portugais, ont été fort éprouvées.

Les titres des institutions de crédit ont été offerts. Le Crédit foncier ne perd toutefois que 12.50 à 1,247.50, après 1,233.75. La Banque de Paris est en baisse de 32.50 à 780, le Crédit lyonnais de 13.75 à 766.25, le Crédit mobilier de 20 francs à 375, la Banque russe et française de 7.50 à 325, le Comptoir national d’escompte de 35 francs à 575.

L’action des Chemins de fer portugais a été précipitée de 435 à 325, puis relevée à 370.

Une très vive campagne, dirigée contre la Compagnie transatlantique, a fait tomber l’action de 547.50 à 445. Des achats empressés ont ramené en deux Bourses, le cours de 525. Les Decauville ont perdu 25 francs à 415, le Gaz 10 francs seulement à 1,380, le Télégraphe de Paris à New-York 37.50 à 115 sur une décision du conseil d’État contraire aux demandes de la Compagnie, la Banque ottomane 33.75 à 566.25, et le Rio-Tinto 45 francs à 535.


Le directeur-gérant : CH. BULOZ.