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industrielle ou à la carrière professionnelle. L’École de La Haye imite celle d’Amsterdam ; on n’y forme cependant ni des apprenties ni des ouvrières. Toujours en Hollande, les jeunes filles sont admises à suivre les cours de l’Académie des beaux-arts dans les mêmes conditions que les jeunes gens. Dans quelques autres villes de province, on a créé, à leur intention, des cours spéciaux de broderie, de dentelles et de peinture sur porcelaine. En Danemark, l’instruction professionnelle et artistique des femmes est très développée. Copenhague possède une grande École d’art décoratif, comptant 120 élèves ; son objet est d’instruire les jeunes filles qui veulent être artistes, s’adonner à l’art industriel, ou acquérir simplement, comme élément d’éducation complète, des connaissances générales de dessin et de peinture. Les jeunes filles danoises ne peuvent toutefois, comme en Hollande, entrer à l’Académie des beaux-arts et dans les écoles industrielles publiques.

La Suède est en compétition avec le Danemark comme progrès dans l’instruction professionnelle des femmes. Cela est dû aux mœurs libérales qui régissent cet aimable pays en matière d’enseignement public. Stockholm possède quatre institutions. À l’École technique est annexée une classe pour jeunes filles, fréquentée, en 1888, par 70 élèves, auxquelles on enseigne théoriquement et pratiquement tous les métiers artistiques pouvant être exercés par des femmes. Cette classe est fréquentée par les jeunes filles de petite bourgeoisie, d’employés et de fonctionnaires. La classe ouvrière est visée par une institution portant le titre de Société pour le travail ; cette société a fondé 9 écoles du soir et du dimanche, dans lesquelles 700 jeunes filles reçoivent une instruction élémentaire, technique, scientifique et artistique. Une autre association, la Société des Amis du travail manuel, poursuit le développement des industries nationales féminines ; elle a organisé des écoles, des ateliers et des comptoirs. En Norvège, l’instruction professionnelle des femmes est au même point qu’en Suède.


V. — RÉSULTATS DES ÉCOLES ET DES MUSÉES.

Donner, à la suite de ce qui précède, un résumé de la composition des musées qui aident au progrès des industries nationales à l’étranger serait dépasser les limites que comporte cet aperçu. Nous devons nous borner à dire le nom de ceux qui peuvent être visités avec fruit : musée du South-Kensington à Londres, le Musée des arts industriels de Berlin, Musée oriental de Vienne, Musée national bavarois de Munich, le Musée germanique de Nuremberg, le Musée d’art et d’industrie de Hambourg,