l’un Prométhée, le noble ambitieux, puni pour avoir dérobé le feu divin ; l’autre Phaéton, le jeune présomptueux, précipité du haut des cieux pour avoir osé prendre en main les rênes du char du soleil ; ailleurs, dans une composition qui n’est plus connue que par la gravure de Béatrizet, Michel-Ange illustre le supplice du géant Tityus.
Des six statues destinées à la partie supérieure du mausolée de Jules II, une seule a été exécutée et s’est conservée jusqu’à nos jours : le Moïse. Dans la thèse de Springer, ce chef-d’œuvre fut commencé entre les années 1513 et 1516, alors que l’imagination de l’artiste était encore pleine des grandioses figures de prophètes de la Sixtine ; il ne fut toutefois achevé que de longues années après. L’inspiration est la même qu’à la Sixtine : mêmes formes robustes, même intensité d’expression, même grandeur sauvage.
Deux statues de femmes, la Vie active et la Vie contemplative ou Lia et Rachel, ont pris place dans le monument de Saint-Pierre-ès-Liens, aux côtés de Moïse. Michel-Ange s’y est inspiré de ces beaux vers de Dante (Purgatoire y ch. XXVII) : « Que quiconque demande mon nom sache que je suis Lia, et je vais portant de tous côtés mes belles mains pour me faire une guirlande. C’est pour me plaire à mon miroir que je me pare ; ma sœur Rachel ne se détourne jamais du sien, mais elle demeure assise devant lui tout le jour. Elle est avide de voir ses beaux yeux, comme moi de me parer avec mes mains. Son bonheur est de contempler et le mien d’agir. »
Ces deux statues datent de la vieillesse de Michel-Ange (elles étaient commencées en 1542). Si Lia offre une expression assez énigmatique, Rachel, avec ses mains jointes, comme la Foi de Civitale, est d’une grâce parfaite. Michel-Ange, qui s’était uniquement appliqué jusqu’alors à l’expression de la force et de la passion, s’est laissé aller sur ses vieux jours à l’élégance, presque à l’afféterie.
Nous revenons sur nos pas pour étudier l’œuvre immortelle à laquelle Michel-Ange se consacra exclusivement de 1508 à 1511 et qui, mieux partagée que tant d’autres de ses entreprises, forme un tout complet, achevé jusque dans ses moindres détails. Le lecteur devine que je veux parler des fresques de la chapelle Sixtine.
On a prétendu, jusqu’à ces derniers temps, que les ennemis de l’artiste, désirant le desservir, persuadèrent au pape de lui confier