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en est un peu particulière, et le livre tout entier n’est guère qu’un état des cavaleries de l’Europe, précédé d’un court historique ou, pour mieux dire, d’une « caractéristique » de leur organisation et de leurs qualités. Allemagne, Angleterre, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, France, Hollande, Italie, Russie, Suède et Norvège, nous les voyons tour à tour défiler devant nous, officiers en tête. De nombreuses gravures, exécutées d’après les dessins de l’auteur, forment un heureux commentaire du texte ; et si celui-ci d’ailleurs est plutôt à consulter qu’à lire, c’est justement ce que M. Vallet a voulu.

Nous arrivons maintenant aux collections Hachette et Hetzel, dont on nous excusera, comme aussi bien tous les ans, de ne pouvoir donner qu’une idée très sommaire. M. Maxime du Camp n’a certes pas voulu dans Bons cœurs et Braves gens venger la « littérature » des duretés qu’on lui dit depuis quelque temps, mais, avec son art ordinaire de conter, de dramatiser et de composer, il a montré que la « littérature » pouvait, elle aussi, servir de quelque chose. Car on se trompe lorsque l’on dit que la vertu n’a pas d’histoire, et, pour intéresser les lecteurs « aux bonnes gens et aux bons cœurs, » il ne suffit que de savoir s’y prendre. On sera reconnaissant à M. Maxime du Camp d’avoir prouvé dans ces quelques récits qu’en fait de « documens humains » les exemples de bonté, de générosité, d’abnégation en valent d’autres, et que, comme les autres, étant du domaine de la vérité, ils sont donc aussi de celui de la « littérature. » L’ouvrage est illustré de cinquante gravures d’après MM. de Myrbach et Tofani. Pour le livre de M. Eugène Mouton, nous n’en pouvons que copier le titre, mais sans doute ses lecteurs habituels le trouveront assez significatif, et le voici tout au long : Aventures et mésaventures de Joël Kerbabu, Breton de Landerneau en Bretagne, dans ses voyages en Portugal, aux Indes orientales, en Arabie en Ethiopie, en Chine, au Japon, au Tonkin et en France. Vous m’en voyez moi-même fourbu. L’illustration du livre est de M. Alfred Paris. Signalons encore : Sauvons Madelon ! et le Dernier tour de l’enchanteur Merlin, par Mlle Jeanne Schultz, le délicat auteur de la Neuvaine de Colette ; un volume de Mme de Witt : Alsaciens et Alsaciennes ; un volume de Mme de Nanteuil : le Secret de la grève ; un volume de Mme Colomb : Hélène Corianis. Tous ces ouvrages, — à peine avons-nous besoin de le dire, — sont illustrés de nombreuses gravures, et tous ces noms sont assez connus de nos lecteurs. La Bibliothèque des merveilles, enfin, s’enrichit cette année de deux nouveaux volumes : la Guerre, par M. le lieutenant-colonel Hennebert, et Maisons d’hommes célèbres, par M. André Saglio. On pourrait dire de