Vladimir Dzieduszycki, conseiller intime de S. M. L’Empereur, et de M. Stanislas Burzynski), un très délicat portrait de jeune femme, par M. Tony Robert-Fleury, les ouvrages de M. Pascal Blanchard (Portrait de Mme B…), de M. Chartran (Portrait de M. Lozê, préfet de police), de Mme Parlaghy, de Budapest, de MM. Braut, Emmanuel Benner, Salgado, Brido, Hartmann, de Bengy, Pomey, Aviat, Berteaux, etc. Parmi les portraits plus colorés, sur des fonds plus variés, le plus naturel et le plus vivant a semblé celui du Père Didon, par M. Cormon ; le plus curieusement et habilement poétisé, celui de Lady Hélène Vincent, par M. Benjamin Constant, qui a peint aussi une image très individualisée et très brillante de S. E. lord Dufferin et Ava, ambassadeur d’Angleterre, et on a regardé avec plaisir ceux de M. Desvallières (Portrait de Mme F. de P…), un coloriste savoureux, de Mme Beaury-Saurel (Portrait de Mme Séverine), de M. Paul Chabas (Portrait de M. Robert Mitchell). Ces trois artistes sont en progrès marqué.
Nos paysagistes de 1830 ont été, dans notre siècle, les véritables novateurs. C’est à eux que doit aller notre plus vive reconnaissance, car ce sont eux qui nous ont rendu le goût de la simplicité et de la sincérité, ce sont eux qui ont rouvert nos yeux, non-seulement à l’infinie variété des choses vivantes, mais encore à la fraîcheur et au charme de la lumière, à la gaîté et à l’éclat des couleurs. Toutes les petites écoles contemporaines, dites écoles du plein air, décoratives, impressionnistes, avec leurs qualités et leurs défauts, procèdent d’eux, en réalité ; les nymphes fugitives, qu’entrevoyait le père Corot, dans la buée crépusculaire des étangs, sont les mères coupables des apparitions vaporeuses devant lesquelles s’agenouille le symbolisme. Le paysage, maintenant, se mêle à tout, à la décoration, à l’histoire, à la scène de mœurs, au portrait, pour vivifier tout ou pour l’absorber. De la santé ou des infirmités de nos paysagistes, de leur sincérité ou de leur hypocrisie devant la réalité, dépend par conséquent, désormais, en grande partie la prospérité ou la décadence de la peinture contemporaine. Si ceux qui vivent en pleine nature, dans la vérité des êtres et des choses, ne conservaient plus le respect de cette nature et l’amour de cette vérité, n’y aurait-il pas lieu de craindre, à plus forte raison, que les artistes des villes, clôturés dans les ateliers, amollis dans les salons, anémiés par l’air vicié de bavardages et de flagorneries qu’ils respirent, ne s’égarent de plus en plus dans la recherche des bizarreries factices et des mièvreries écœurantes ?