Page:Revue des Deux Mondes - 1893 - tome 119.djvu/722

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

suffrage n’existe pas, là même où il n’existe aucune consultation régulière du pays, accroît sans cesse l’autorité de l’opinion publique. L’on doit tenir compte à M. Beernaert et à ses collègues, au cours d’une discussion pénible, et dont ils étaient tellement las qu’ils songeaient, dit-on, il y a deux mois, à abandonner leur poste, on doit leur tenir compte des qualités d’hommes d’État qu’ils ont déployées, en écartant les dangers que cette évolution eût fait courir au pays, si elle s’était accomplie autrement que par les voies légales et pacifiques.

Vte  G. d’Avenel.





LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE.




De tous les fonds d’Etat dont s’occupe la spéculation internationale, à Londres, à Paris et à Berlin, celui qui a le plus arrêté l’attention du monde financier pendant la seconde quinzaine de septembre est le 5 pour 100 italien, qui, déduction faite de l’impôt, ne produit que 4.34 pour 100 annuellement du pair nominal. Le 14 courant, ce titre ne valait plus déjà que 83.65, tandis qu’avant le détachement du coupon de juillet, il se maintenait aux environs de 92. Aucun financier ne pouvait se faire illusion sur la déplorable situation économique où l’Italie se trouvait réduite par la politique de la triple alliance et la rupture des relations commerciales entre le royaume transalpin et notre pays. Mais un syndicat, constitué depuis deux années pour le soutien des cours de la rente italienne, et composé d’élémens indigènes et allemands, défendait le crédit ébranlé de la péninsule contre les attaques isolées de spéculateurs dont le jugement était clair et avisé, bien que leurs efforts vinssent se briser contre une résistance artificielle.