Page:Revue des Deux Mondes - 1893 - tome 120.djvu/185

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

public trois catégories de recueils périodiques, qui se trouvent dans toutes les bibliothèques scientifiques : les Mittheilungen aus der zoologischen Station zu Neapel, formant une collection de 10 volumes et où se publient des mémoires faits à Naples ; puis la magnifique série de Fauna und Flora des Golfes von Neapel : 18 grandes monographies in-4o éditées avec un luxe rare ont déjà paru ; enfin la troisième, la plus originale et non la moins utile, s’appelle le Zoologischer Jahresbericht et donne une analyse succincte mais précise de tous les travaux publiés chaque année en zoologie dans le monde. Depuis 1877, cette publication rend des services incessans ; mais sa rédaction constitue une tâche extrêmement lourde, et il faut toute la clarté d’esprit et l’extraordinaire activité du professeur P. Mayer pour l’avoir menée à bien jusqu’ici ; d’autant plus qu’il se charge en même temps de la direction des deux autres recueils avec l’aide du docteur Giesbrecht.

Comme on le voit, ce be établissement comprend un ensemble de services, ayant chacun à sa tête un homme compétent, et qui, bien groupés, forment une puissance scientifique considérable.


II

Allons maintenant tout au midi de la France, à la frontière d’Espagne, dans cette région où les Pyrénées orientales plongent brusquement dans la mer leurs chaînes sauvages et pierreuses. Les crêtes se prolongent en une série de caps, et les vallées tortueuses, abritées, remplies de figuiers, d’oliviers, d’aloès, finissent en pittoresques criques où des ports se sont créés pour le commerce ou la pêche. En partant du nord, Collioure, Port-Vendres, Banyuls, Cerbère défilent ainsi de repli en repli.

Au bord de l’une de ces criques, protégée des vents du nord par le promontoire du cap Béar, la petite ville de Banyuls s’élève en amphithéâtre. La côte sud de l’anse se termine par la pointe de Fontaulé, qu’une jetée, destinée à arrêter les flots poussés par le vent de sud-est, prolonge et réunit à un rocher appelé l’île Grosse. C’est sur cette pointe de Fontaulé que l’on a construit le laboratoire Arago, ainsi nommé pour honorer l’illustre astronome, originaire du Roussillon. — De cet endroit on jouit d’une vue splendide sur la mer, le plus souvent calme et très bleue, parfois aussi verdâtre, avec de lourdes vagues qui viennent crever sur les arêtes des schistes et des gneiss. Du côté de la terre, on voit s’enfoncer la vallée inégale entre des chaînes dont les étages se superposent. Autrefois couvertes très haut, de la verdure des vignes, ces montagnes