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absences ou insultes à la surveillance, 2 pour falsification de livrets, 4 pour infractions diverses aux règlemens. » — Suppression des amendes pour charbons malpropres : La condition de ne faire que des charbons propres l’ait partie du contrat de louage. Les ouvriers qui y mélangent des havries ou des terres font préjudice à la compagnie et à eux-mêmes : ils éloignent le client. — Invariabilité des prix de tailles : L’irrégularité du gisement, les changemens fréquens de puissance, de dureté et de composition de la veine rendent impossible la fixité des prix. — Plus de renvoi d’ouvriers pour cause de condamnation n’ayant pas porté préjudice à la Société : Les compagnies ont souci de la dignité de leurs ouvriers ; elles ne peuvent consentir à conserver parmi eux des hommes frappés par la justice pour causes graves. — Enfin touchant l’augmentation du salaire des ouvriers du jour : Ce salaire est réglé sur les prix payés dans les industries du pays suivant la loi de l’offre et de la demande. Sur la cinquième question la réponse de Marles avait dit : « Cette demande est puérile ; si l’on s’engageait à ne jamais diminuer les prix de tâche, il faudrait s’engager aussi à ne jamais les augmenter, et, comme les difficultés d’exploitation sont extrêmement variables, on obtiendrait des écarts du simple au triple et au quadruple entre les salaires des mineurs d’une même exploitation. »

Aux demandes d’un caractère général, il s’en était joint de secondaires dans quelques mines ; nous n’en surchargerons pas notre exposé. Ce que nous venons de placer sous les yeux du lecteur suffit pour lui montrer le peu de sérieux des « revendications » du syndicat, son intention de déchirer le compromis d’Arras et de se faire, d’une demande d’augmentation de salaires, le prétexte d’une grève. La réunion des délégués des sections syndicales du bassin du Pas-de-Calais eut lieu le 14 à Lens, dans la salle Gossart, à 6 heures du soir. Plus de 500 personnes se pressaient dans la salle comme le jour du congrès, mais les délégués seuls pouvaient prendre part au vote. On constate la présence de 92 délégués, la plupart cabaretiers. Comme le 10, M. Basly préside, secondé par MM. Lamendin et Evrard. Il est donné lecture des réponses des compagnies. Parmi elles, Ferfay se tient à l’écart, l’entente est complète entre elle et ses ouvriers. Lens, dans une note très claire, démontre que la moyenne de ses salaires a augmenté au lieu de baisser depuis la convention de novembre 1891. De 4 fr. 99 au plus haut elle s’est élevée à 5 fr. 78 en 1892, et à 5 fr. 75 on 1893. D’après la convention le prix pouvait ressortir à 5 fr. 76, et il faut noter qu’il a été retranché une heure par jour de travail. La démonstration est lumineuse et il est facile d’en contrôler l’exactitude. Mais ce n’est ni l’exactitude ni la lumière