Le principal fait politique de ces derniers jours est un fait financier : la conversion en 3 1/2 pour 100 des 7 milliards de francs de notre dette nationale qui rapportent annuellement 4 1/2. À partir du 16 février prochain, l’État français, au lieu de 305 millions de francs qu’il paie aujourd’hui, ne paiera plus, pour ce capital, que 237 millions d’intérêts annuels ; d’où une économie de 68 millions pour le budget.
Cette opération, colossale parle chiffre sur lequel elle porte, simplement conçue de manière à être facilement comprise, a été acceptée par les porteurs de ce titre, depuis longtemps préparés à cette éventualité, sans enthousiasme, — cela va sans dire, — mais non pas avec cet esprit morose et ce « pâle visage » des rentiers classiques,
La loi, votée sur la proposition du ministre des finances, s’est sagement gardée des deux écueils redoutables en semblable matière : d’une part, de donner un trop grand avantage aux porteurs des rentes À 1/2 pour 100, et de provoquer ainsi la baisse des rentes 3 pour 100 ; d’autre part, de mécontenter ces porteurs, en présumant trop du crédit