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surtout dans la période des rachats et des grands travaux, de 1878 à 1883. Au 1er janvier 1878, les sommes fournies par l’Etat, en travaux et subventions aux compagnies, ne dépassaient pas 1 milliard et demi ; au 1er janvier 1884, les dépenses de l’Etat sur les lignes en exploitation ou on construction atteignaient 3 milliards et demi, avec une augmentation de 2 milliards en six années. Depuis lors, l’accroissement a été bien moins rapide, en raison du ralentissement des travaux, et aussi de l’importance des imputations faites sur le remboursement de l’ancienne dette des compagnies, dans les premières années qui ont suivi les conventions.

Les dépenses de l’Etat ont été couvertes les unes au moyen des ressources directes du budget, les autres au moyen d’avances faites par les compagnies.


Le premier groupe monte à environ 2900 millions, d’après une étude très soignée faite, en 1894. par M. Burdeau, ministre des finances. La presque totalité de cette somme a été réalisée par voie d’emprunts. M. Burdeau estimait, avec raison, que même la fraction minime qui a été imputée sur les crédits du budget ordinaire, devait être considérée comme ayant grossi la dette publique ; en effet, presque aucun des budgets où cette imputation a été admise ne s’est soldé sans un déficit notable, et il est naturel de considérer les emprunts, au moyen desquels a été comblé ce déficit, comme affectés plus particulièrement à celles des dépenses du Trésor qui constituaient une sorte de placement, c’est-à-dire aux travaux neufs. L’analyse des conditions de réalisation de ces emprunts le conduisait à évaluer les intérêts qui grèvent le budget, en raison des sommes réalisées directement pour la construction des chemins de fer, au chiffre de 130 millions, que nous adoptons. Dans ce chiffre, les chemins de fer de Dakar à Saint-Louis, du Soudan et du Sud Oranais entrent pour 34 millions en capital, et pour 1 million et demi en intérêts.

Les dépenses de cet ordre ne paraissent pas devoir augmenter beaucoup dans l’avenir. En 1894 et 1895, les dépenses d’établissement faites sur fonds d’Etat, pour les chemins de fer, ont été d’environ 11 millions. Au budget de 1890, on a réduit à 8 500 000 francs les crédits correspondans ; pour les travaux complémentaires et acquisitions de matériel roulant du réseau d’Etat, le crédit est de 5 millions, à peu près égal à la dépense à prévoir dans chacun des exercices ultérieurs ; pour la construction de lignes neuves, tant en France qu’en Algérie, on a ramené les crédits à 4 300 000 francs, par une réduction peut-être excessive. Il reste, en effet, à dépenser 13 à 14 millions, pour terminer les lignes