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du réseau d’État en construction, longues de 138 kilomètres, et 4 millions pour terminer la ligne d’Aïn-Sefra à Djenien-bou-Rezg. Après cet achèvement, il ne restera guère à exécuter, sur fonds du Trésor, que 180 kilomètres environ de lignes évaluées à 40 millions, et ne présentant d’ailleurs pas un caractère d’urgence, puis, peut-être, une ou deux nouvelles pénétrations dans le Sud Algérien.

En tout cas, il est difficile d’estimer à moins de 9 ou 10 millions par an la somme qui devra continuer à être inscrite au budget ordinaire de chaque exercice, pour des travaux neufs ou complémentaires destinés à accroître le capital d’établissement du réseau national. Cette dépense n’augmenterait pas les charges d’intérêts de la dette, si nos budgets se soldaient en équilibre.

Les charges d’intérêts et d’amortissement des dépenses d’établissement faites par l’Etat, au moyen d’avances des compagnies de chemins de fer, sont plus faciles à dégager dans le budget, car elles font l’objet de crédits spéciaux.

Les annuités dues par application des conventions antérieures à 1883 figurent dans deux chapitres : l’un, montant à 41 millions, dont près de 4 afférens aux lignes algériennes de la compagnie de Lyon, est inscrit au budget du ministère des finances, et contient les annuités définitivement réglées ; l’autre, qui est de 7 à 8 millions, figure au budget du ministère des travaux publics et comprend les annuités en voie de règlement, et principalement les annuités provisoires dues pour les lignes où des doublemens de voie ont été opérés, dans un intérêt stratégique, avant que les besoins du service commercial n’imposent cette dépense à la compagnie. L’ensemble de ces annuités, montant à 48 millions, ne parait devoir subir, dans l’avenir, que des variations relativement peu importantes, en plus ou en moins.

Il n’en est pas de même des annuités répondant aux avances faites par les compagnies en vertu des conventions de 1883. Ces annuités vont en augmentant chaque année, et continueront à augmenter pendant une longue période. Les dépenses faites au 1er janvier 1894, en vertu des conventions de 1883, atteignaient 1 186 millions ; mais, sur cette somme, 568 millions provenaient des subventions des compagnies et du remboursement de leur dette, en sorte que l’ensemble des avances faites à l’Etat n’atteignait que 614 millions, donnant lieu au paiement d’annuités qui montent à 35 millions pour l’année 1894. Les dépenses restant à faire, pour achever le réseau concédé en 1883, y compris les quelques lignes qui ne sont pas encore dénommées, sont évaluées entre 1 200 et 1 300 millions, dont moins de 300 à la