forme une nappe à la surface de la terre non chaulée, sans pouvoir la traverser. Le calcaire toutefois n’est efficace qu’autant qu’il est intimement môle au sol, qu’il y est incorporé. Ce mélange n’est possible que si la matière ajoutée est pulvérulente ; c’est parce que la marne se délite aisément à l’air humide qu’elle est employée depuis un temps immémorial. Quand elle fait défaut, on commence par calciner les calcaires destinés aux usages agricoles ; on en fait de la chaux vive qui, éteinte par un arrosage, se réduit en une poudre si fine qu’elle est désignée sous le nom de farine de chaux. Or, les écumes de défécation formées par la précipitation des laits de chaux par l’acide carbonique sont pulvérulentes, elles se mélangent aisément à la terre et s’y dissolvent dans l’eau chargée d’acide carbonique : elles sont donc très efficaces pour modifier heureusement les sols (argileux, aussi voit-on les chariots qui ont porté des racines aux usines, rentrer à la ferme chargés d’écumes. Elles sont conduites aux champs ; d’abord distribuées on petits tas régulièrement espacés, elles sont ensuite étendues pour être enfouies par les labours.
De tous les résidus de la fabrication du sucre, la pulpe est de beaucoup le plus utile ; c’est à elle qu’est due la prospérité des pays où l’on cultive la betterave. L’eau chaude, qui agit sur les cossettes dans les diffuseurs, modifie profondément les matières albuminoïdes, elle les coagule, les insolubilise, et la plus grande partie des matières azotées de la betterave se retrouve dans les pulpes ; quelque parfait que soit l’épuisement, elles retiennent encore 1 centième de sucre ; leur cellulose est devenue assimilable, et bien qu’elles soient très aqueuses, elles constituent un excellent aliment pour le bétail, car on corrige cet excès d’humidité soit en les soumettant à l’action de la presse, soit en les mélangeant avec des matières sèches : menues pailles, ou balles de blé et d’avoine, de façon à en faire une ration ne présentant plus qu’un degré d’hydratation favorable.
Les pulpes sont naturellement mises à la disposition des cultivateurs pendant la fabrication, qui dure trois mois ; d’octobre à décembre. On les conserve aisément et elles servent à l’alimentation du bétail d’engrais pendant tout l’hiver ; on creuse à portée de la ferme une longue tranchée, un silo, dans lequel les pulpes sont entassées ; on les recouvre de paille, puis d’une épaisse couche de terre, afin de les préserver de la gelée.
Elles éprouvent pendant leur séjour dans le silo un