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Naples-Nocera-Castellamare, la Compagnie des charbonnages belges, les mines de Mouzaïa en Algérie, les mines de zinc de la Vieille-Montagne, en Belgique, et de Stolberg, en Westphalie. De 1852 à 1870, sous l’Empire, le chapitre des fonds d’État étrangers prend à la cote de Paris une importance considérable : les fonds turcs, le 5 pour 100 italien, le 2 1/2 et le 4 1/2 belge, les obligations de Bruxelles et de Liège, le 7 pour 100 égyptien de 1866, créé par Ismaïl-Pacha, le 6 pour 100 des États-Unis, émis pendant la guerre de Sécession, le 6 pour 100 mexicain, le 7 pour 100 tunisien, le 5 pour 100 hongrois, le 6 pour 100 péruvien de 1870, le 8 pour 100 roumain de 1867, les emprunts russes 4 pour 100 dits Nicolas, de 1867 et 1869, les 5 pour 100 russes de 1862 et 1870, viennent successivement s’ajouter à la liste déjà longue des fonds négociés sur nos marchés.

En même temps y apparaissent des titres d’entreprises particulières, tels que les actions de la Société impériale et royale autrichienne de crédit pour le commerce et l’industrie, de la Banque du commerce et de l’industrie de Darmstadt, de la Compagnie générale de crédit en Espagne, et surtout de nombreux titres de chemins de fer étrangers. À ce moment la France ne se borne pas à exporter ses capitaux ; elle fait mieux : elle exporte ses ingénieurs, ses entrepreneurs, que l’Europe lui demande et qui vont en Russie, en Autriche, en Italie, en Espagne, en Portugal, construire ces lignes ferrées qui devaient renouveler la face du continent et y transformer la vie économique. Par une conséquence naturelle, nous voyons alors à la cote de Paris les actions et les obligations du chemin de fer Guillaume-Luxembourg, des chemins de fer russes, autrichiens, est-hongrois, nord-ouest d’Autriche, lombards-vénitiens, romains, portugais, Madrid-Saragosse, Séville-Xérès, Cordoue-Séville, Pampelune, Saragosse, nord d’Espagne, des gaz de Florence, de Venise, de Naples, de Padoue, Vicence et Trévise, de Trieste, de Vérone, de Bilbao, de Malaga, de Coblentz, de Bruxelles, les glaces d’Aix-la-Chapelle, les mines de Huelva, les canaux Cavour et de l’Ebre, la Compagnie fermière des tabacs italiens. Nous n’énumérons pas ; nous nous bornons à citer un certain nombre de titres, pour montrer à combien de pays différens et à quelle variété d’entreprises l’activité de la France s’était étendue.

Le développement auquel correspond cette extension chaque jour plus considérable de notre influence financière est aisé à