qu’elle ne le fut jamais ; à aucune époque, les heureux n’ont appliqué avec plus de dévouement la divine parole : « Aimez-vous les uns les autres. » Pendant que les cœurs se purifient au foyer de la charité, les esprits apaisés paraissent s’éclairer à la lumière de l’expérience. Les divisions durent toujours ; mais elles sont moins âpres. L’intransigeance dans le langage s’allie à des concessions inattendues dans la conduite.
Assistons-nous aux premières lueurs d’une aurore nouvelle ? Les conservateurs vont-ils se décider enfin à suivre le pays dans son évolution et à le seconder dans ses efforts ? Si leur patriotisme leur donnait, avec la claire vision du danger, le courage des sacrifices, le siècle qui va commencer connaîtrait peut-être ces deux biens inestimables refusés au nôtre : la paix et l’union. — Le matin de Trafalgar, Nelson adressa à ses équipages ces simples paroles : « L’Angleterre compte que chacun fera son devoir aujourd’hui. » — La France est plus menacée que l’Angleterre à Trafalgar. Peut-elle compter que chacun fera son devoir aujourd’hui ?
JACQUES PIOU.