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LES MISSIONS DIPLOMATIQUES
DE
P.-P. RUBENS
(1627-1630)

En même temps qu’il terminait et installait, en 1625, au palais du Luxembourg, la série des tableaux consacrés à l’histoire de Marie de Médicis, Rubens, nous l’avons vu[1], ne laissait pas de poursuivre à Paris les négociations auxquelles déjà il avait été mêlé en Flandre, en vue d’un rapprochement entre l’Espagne et l’Angleterre. Menées assez mollement et traversées par de nombreux obstacles, ces négociations ont été exposées en détail dans la consciencieuse étude de M. Gachard[2]. A l’aide de cette publication et de la correspondance même de Rubens, nous voudrions aujourd’hui, en montrant la part que le maître y a prise, relever, parmi les incidens auxquels ses missions ont donné lieu, les traits qui nous semblent le plus propres à faire connaître son esprit et son caractère.


I

Depuis les premiers pourparlers que, sur l’initiative de Buckingham et avec l’assentiment de l’infante Isabelle, Baltazar Gerbier avait entamés avec Rubens, l’état des relations entre l’Angleterre et l’Espagne ne s’était guère modifié. L’Europe entière d’ailleurs n’avait pas cessé d’être comme un grand camp,

  1. Rubens et la galerie de Médicis (Revue du 1er mai, p. 87).
  2. Histoire politique et diplomatique de P. P. Rubens ; Bruxelles, 1877.