pour la cause de l’enseignement, sa confiance dans l’avenir de la démocratie étaient fondées sur l’expérience douloureuse de sa jeunesse. »
Dans les innombrables articles publiés depuis deux mois par les journaux et les revues, nous avons retrouvé la même pensée et la même expression : « Travailleur infatigable, Mundella est mort sous le harnais. » Dans sa concision brutale, cette phrase résume en effet cette longue carrière consacrée tout entière à l’accomplissement du devoir.
Sa mort causa dans toute l’Angleterre une émotion extraordinaire. La Reine témoigna le regret que lui causait la perle de ce bon serviteur et voulut envoyer elle-même à ses filles l’expression de sa sympathie. Le Parlement fit célébrer un service funèbre dans l’église Sainte-Marguerite de Westminster, et une foule immense, dans laquelle les princes de la maison royale, les plus grands seigneurs du royaume et les sommités du monde politique se coudoyaient avec les délégués des Trade-Unions accourus de toutes les parties de l’Angleterre, accompagna son cercueil dans le modeste cimetière de Saint Mary’s Church, à Sheffield. Le dimanche suivant, dans toutes les églises et chapelles de la ville, les pasteurs des différentes confessions prononcèrent son oraison funèbre. Nous avons pu lire une dizaine de ces éloges publiés dans une brochure populaire qui contient la vie de Mundella ; quelques-uns mériteraient une mention à cause des doctrines sociales qu’ils contiennent, mais tous exaltent l’homme d’État et le chrétien convaincu puisant dans l’Évangile l’inspiration de ses efforts en faveur des petits et des humbles. Presque tous ont reproduit et commenté cette belle parole que nous avons déjà citée : « Il a fait pénétrer dans les plus humbles chaumières un peu de joie et de soleil. » Heureux l’homme qui a su mériter ce témoignage et qui à la fin de sa carrière peut se dire qu’il a allégé le fardeau de ceux qui travaillent et réjoui le cœur de ceux qui souffrent !
CH. LE COUR GRANDMAISON.