De bonnes finances ont toujours été un des élémens essentiels de la puissance d’une nation : cela est plus vrai aujourd’hui que jamais. Elles lui permettent, en temps de guerre, de porter à son maximum d’intensité l’outillage que la science moderne met à la disposition des combattans. Dans le duel qui s’est engagé au mois d’avril 1898 entre l’Espagne et les États-Unis, il semble que la supériorité financière de ces derniers soit un élément de succès aussi important que l’énorme différence de population, quadruple en Amérique de ce qu’elle est dans la péninsule. Bien que l’état économique de nos voisins transpyrénéens soit loin d’être aussi mauvais que beaucoup de gens se l’imaginent, il est incontestable que celui de leurs adversaires est infiniment supérieur et capable de résister en se jouant à des épreuves comme celles de la guerre actuelle. Nous allons essayer d’en étudier les élémens.
Un rapide coup d’œil jeté sur l’historique des finances américaines, particulièrement depuis la guerre de Sécession, nous expliquera par quelle série d’événemens a été préparée la situation présente, en nous montrant l’un des efforts les plus considérables qui aient jamais été faits par un peuple pour se procurer les ressources nécessaires à la lutte et se débarrasser de sa dette, une fois la paix rétablie. A côté du budget fédéral, ceux des États particuliers et des communes nous serviront à compléter le tableau des charges qui pèsent sur la nation américaine, charges aujourd’hui légères si on les compare à ce qu’elles étaient . il y a