Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1898 - tome 148.djvu/745

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA BATAILLE DE WATERLOO

II[1]
DE TROIS HEURES APRÈS-MIDI A LA NUIT CLOSE


I

L’unique objectif de Wellington était de tenir ses positions jusqu’à l’entrée en ligne de l’armée prussienne. Cette diversion tardait trop à son gré. Il avait espéré que Blücher commencerait l’attaque dès deux heures ; il en était trois et demie, et les Prussiens ne semblaient pas près de se démasquer. On craignait de ne pouvoir résister à un second assaut.

Napoléon avait aussi de grandes inquiétudes. Le major La Fresnaye venait de lui remettre la lettre de Grouchy, écrite à Walhain à onze heures et demie. Dans cette dépêche très confuse, deux choses frappèrent surtout l’Empereur : l’une, que Grouchy avait cheminé bien lentement, puisque, à onze heures et demie, il était encore à trois lieues de Wavres ; l’autre, que le maréchal ne semblait s’inquiéter nullement de ce qui se passait à sa gauche et demandait des ordres pour manœuvrer « le lendemain » dans la direction excentrique de la Chyse. Il devenait donc fort improbable, — à moins que Grouchy n’eût eu l’inspiration, dès midi, de marcher au canon, — qu’il put prendre de flanc le corps de Bülow

  1. Voyez la Revue du 1er août.